Technologie - L'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, notamment pour la production de l'électricité, est importante. Certes le coût de cette énergie reste excessivement élevé, mais certains pays ne disposant pas de ressources énergétiques fossiles (pétrole, gaz, énergie solaire, etc.) n'ont pas d'autre choix. L'utilisation de l'atome est ainsi cruciale pour certains pays. Pour d'autres, le recours au nucléaire serait avec le temps une nécessité, vu que les sources d'énergies fossiles s'épuisent. Ainsi, le modèle de consommation énergétique va définir dans chaque pays la part de chaque forme d'énergie utilisée. Pour ce qui est de notre pays, le nucléaire pourrait avoir sa part, à condition qu'on intègre les paramètres de coût, de savoir et de sécurité. «La logique voudrait qu'on commence tout d'abord par exploiter la ressource qui est la plus durable, qui sera disponible technologiquement et qui va être mise en œuvre plus rapidement que les autres, à savoir les énergies renouvelables», a déclaré, hier, l'expert international en énergie, Tewfik Hasni, au forum d'El Moudjahid. «Commençons tout d'abord par acquérir ce savoir et une fois acquis on pourra réduire un peu plus le coût d'un programme nucléaire qui reste très cher, au moment où nos ressources financières risquent d'être affectées», a-t-il expliqué. A la question de savoir si le choix du nucléaire est «bon» ou «mauvais», M. Hasni a expliqué qu'il faut une bonne analyse pour faire un choix. En plus de cela, il faudrait, selon lui, définir un programme qui puisse donner des priorités à une forme d'énergie. «Peut-être que demain nous aurons besoin du nucléaire, pas dans la forme que nous connaissons aujourd'hui», a-t-il dit. A une question d'InfoSoir pour savoir si les pays occidentaux feront confiance à l'Algérie pour développer sa recherche en matière de nucléaire pacifique, il a indiqué qu'il est clair que dans une période de crise comme la période que nous vivons actuellement, la confiance sera difficile à instaurer et à faire établir. «On aura beaucoup de difficultés pour pouvoir acquérir ce savoir», a-t-il dit. L'expert Arslane Chikhaoui a estimé pour sa part, que l'Algérie doit prendre un peu de temps pour réfléchir à cette question. «Rien ne presse pour prendre une décision. L'Algérie pourrait faire une expérience et sur le nucléaire et sur les énergies renouvelables, avant de trancher», a-t-il avancé. «Nous avons les moyens de mener ces expériences, qu'ils soient financiers ou humains», a-t-il encore soutenu. Même si la production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire serait, à l'heure actuelle, plus coûteuse pour l'Algérie que certaines autres technologies, le nucléaire reste, pour ce spécialiste, une option à expérimenter. «On peut s'attendre à des réductions de coûts significatives au cours des prochaines décennies à travers une gamme de technologies prometteuses», a ajouté cet expert. Interrogé sur les risques que peuvent provoquer les réacteurs de recherche de Aïn Oussera et de Draria, M. Hasni a expliqué qu'il faut relativiser les risques qui peuvent exister autour de ces réacteurs. «Sur ce plan-là, les choses sont maîtrisées. Il faut faire confiance à nos chercheurs qui ont su prouver cela», a-t-il conclu.