Résumé de la 5e partie - Pour avoir sauvé son maître de tous les périls, le Fidèle Jean meurt... Ce fut une grande douleur pour le roi et la reine et le roi ne savait plus que soupirer amèrement : «Voilà comment j'ai récompensé une si grande fidélité !» et il ordonna que la statue de pierre fût portée dans sa chambre et placée près de son lit. Ses yeux se remplissaient de larmes chaque fois qu'il la regardait. «Hélas ! disait-il, que ne puis-je te rendre la vie, ô mon fidèle Jean !» Le temps passa et la reine avait donné le jour à des jumeaux, deux charmants petits bouts d'homme qui grandissaient et faisaient sa joie. Un jour que la reine était à l'église et que les deux bambins étaient avec leur père et jouaient devant lui, le roi regarda une fois de plus la statue de pierre et soupira à voix haute : «Hélas ! que ne puis-je te rendre la vie, ô mon fidèle Jean !» Et la pierre se mit à parler et répondit : «Oui, tu peux me rendre la vie si tu acceptes de sacrifier ce que tu as de plus cher au monde.» «Je donnerai pour toi tout ce que j'ai au monde !», s'écria le roi. Alors la pierre reprit la parole et dit : «Si, de ta propre main, tu coupes la tête de tes deux enfants et m'enduis de leur sang, je retrouverai la vie.» Le roi fut horrifié quand il entendit qu'il lui fallait tuer lui-même ses deux chers enfants ; mais alors il repensa à la grande loyauté du fidèle Jean qui était mort pour lui. Il tira donc son épée et coupa la tête de ses enfants. Et dès qu'il eut enduit la pierre de leur sang, la vie revint en elle et le fidèle Jean fut là devant lui, bien vivant et en bonne santé. Il lui dit aussitôt : «Ton sacrifice ne restera pas sans récompense» et, prenant dans ses mains les têtes des petits, il les remit sur leurs petits corps et enduisit la plaie de leur sang ; ils reprirent aussitôt vie et santé et se remirent à jouer ensemble comme si rien ne s'était passé. Qu'elle fut grande, la joie du roi ! Quand il vit la reine revenir, il cacha vite le fidèle Jean et les enfants dans une grande armoire. «As-tu prié à l'église ?» demanda-t-il à la reine à son arrivée. «Oui», répondit-elle, «mais je n'ai cessé de penser au fidèle Jean et au grand malheur qui lui est arrivé à cause de nous.» «Nous pourrions lui rendre la vie, ma chère épouse», lui dit-il, «mais ce serait au prix de la vie de nos deux petits qu'il nous faudrait sacrifier». La reine pâlit et son cœur se remplit d'horreur, mais elle dit cependant. «Il a le droit d'exiger cela de nous, à cause de sa fidélité !» Tout heureux de voir qu'elle pensait comme lui, le roi s'empressa d'ouvrir l'armoire et en fit sortir ses deux fils et le fidèle Jean en disant : «Dieu soit loué ! Il est délivré et nos enfants nous sont rendus aussi !» Puis il lui raconta tout ce qui s'était passé. Désormais ils vécurent ensemble et furent heureux jusqu'à la fin de leur vie.