Résumé de la 1re partie n Dans l'Alger d'autrefois vivait un roi qui n'avait pas d'enfant. Puis, à force de prières, sa femme, la reine, est tombée enceinte. La grossesse est maintenant avancée et la reine, devenue trop lourde, reste souvent dans sa chambre, en compagnie de sa fidèle nourrice. Le roi, quand il a expédié les affaires courantes, vient la retrouver pour prendre de ses nouvelles. Ce jour-là, justement, il lui rend visite avec une corbeille de fruits. — Comment vas-tu ? lui demande-t-il. Je suis impatient que le petit prince que tu portes dans ton ventre vienne enfin au monde ! La reine sourit. — Encore un peu de patience, majesté ! — Je veux que mon prince soit aussi beau que toi et aussi fort que moi ! — Prions Dieu qu'il soit fait selon ton vœu ! — Nous lui donnerons les meilleurs précepteurs pour qu'il soit savant et nous l'entraînerons au maniement des armes pour qu'il devienne un grand guerrier ! La reine sourit à chaque fois, priant Dieu d'exaucer les vœux de son époux. Un jour, cependant, alors qu'il lui parle de la sorte, elle lui dit : — Mon roi, tu parles toujours d'un prince ; mais si au lieu d'un garçon, il nous naît une fille, une princesse ? Le roi se met aussitôt en colère. — Une fille ? Mais je n'en veux pas ! La reine le regarde, stupéfaite. — Mon seigneur…, dit-elle. Le roi se lève, en colère. — Il n'est pas question que tu me donnes une fille ! Je veux un garçon, un prince qui soit un jour mon héritier ! La reine, ulcérée, répond. — Il ne dépend pas de moi, mon roi... Je prie Dieu de me donner un garçon, mais s'il naît une fille... — Eh bien, dit le roi en colère, je la mettrai à mort ! — Mon roi, proteste la reine, horrifiée. Mais le roi ne se laisse pas attendrir. — Je te le répète, si tu mets au monde une fille, je la tuerai et je te répudierai ! Il se lève et avant de partir, il pointe vers elle un doigt plein de menaces : — Je veux un garçon ! La roi parti, la nourrice vient prendre soin de la reine. Elle la trouve en train de pleurer. Elle la connaît depuis qu'elle est enfant et elle l'aime comme une mère aimerait sa fille. — Ma reine, s'alarme-t-elle, qu'est-ce qui te cause tant de chagrin ? — Hélas, ma chère nourrice, si tu savais la menace qui pèse sur moi et l'enfant que je porte, tu ne manquerais pas de pleurer avec moi ! — Raconte-moi tout, ma reine ! (à suivre...)