Résumé de la 2e partie n La jeune fille est découverte par le roi du pays qui l'amène au château et l'épouse... Une année à peu près s'était écoulée quand la reine mit au monde un fils. La nuit, comme elle était couchée seule dans son lit, la bonne vierge lui apparut et lui parla ainsi : «Si tu veux enfin dire la vérité et avouer que tu as ouvert la porte défendue, je t'ouvrirai la bouche et te rendrai la parole, mais si tu t'obstines dans le péché et persistes à mentir j'emporterai avec moi ton enfant nouveau-né.» Alors il fut permis à la reine de répondre, mais elle dit : «Non, je n'ai pas ouvert la porte défendue.» Et la bonne vierge enleva de ses bras son enfant nouveau-né et disparut avec lui. Le lendemain matin, quand on ne trouva plus l'enfant, un bruit se répandit parmi les gens du palais que la reine était une ogresse et qu'elle l'avait tué. Elle entendait tout et ne pouvait rien répondre, mais le roi l'aimait trop tendrement pour croire ce qui se disait. Au bout d'un an, la reine eut encore un fils. La vierge se présenta de nouveau la nuit devant elle et lui dit : «Si tu veux enfin avouer que tu as ouvert la porte défendue, je te rendrai ton enfant et je te délierai la langue ; mais si tu t'obstines dans ton péché et continues à mentir, j'emporterai encore ton nouveau-né.» La reine dit comme la première fois : «Non, je n'ai pas ouvert la porte défendue.» Et la bonne vierge lui prit de ses bras son enfant et l'enleva dans le ciel. Le matin, quand les gens apprirent que l'enfant avait encore disparu, ils dirent tout haut que la reine l'avait mangé, et les conseillers du roi demandèrent qu'on lui fît son procès. Mais le roi l'aimait si tendrement qu'il n'en voulut rien croire et qu'il ordonna à ses conseillers de ne plus reparler de cela sous peine de la vie. La troisième année, la reine donna le jour à une belle petite fille, et la bonne vierge lui apparut encore pendant la nuit et lui dit : «Suis-moi.» Elle la prit par la main, la conduisit dans le ciel et lui montra ses deux premiers-nés qui lui souriaient et jouaient avec le globe du monde. Et comme la mère se réjouissait de les voir, la bonne vierge lui dit : «Si tu veux avouer maintenant que tu as ouvert la porte défendue, je te rendrai tes deux beaux petits garçons.» La reine répondit pour la troisième fois : «Non, je n'ai pas ouvert la porte défendue.» La bonne vierge la laissa retomber sur terre et lui prit son troisième enfant. Le lendemain matin, quand on ne le trouva plus, chacun dit tout haut : «La reine est une ogresse ; il faut qu'elle soit condamnée à mort.» Et le roi ne put cette fois repousser l'avis de ses conseillers. Elle fut appelée devant un tribunal, et comme elle ne pouvait ni répondre ni se défendre, elle fut condamnée à périr sur le bûcher. Le bois était amassé, elle était attachée au poteau, et la flamme commençait à s'élever autour d'elle, lorsque son cœur fut touché de repentir: Si je pouvais avant de mourir, pensa-t-elle, avouer que j'ai ouvert la porte ! Et elle cria : «Oui, bonne vierge, je suis coupable !» Comme cette pensée lui venait du cœur, la pluie commença à tomber du ciel et éteignit le feu du bûcher : une lumière se répandit autour d'elle, et la bonne vierge descendit, ayant à ses côtés les deux fils premiers nés et portant dans ses bras la petite fille venue la dernière. Elle dit à la reine d'un ton plein de bonté : «Il est pardonné à celui qui avoue son péché et s'en repent.» Elle lui présenta les enfants, lui délia la langue et lui donna du bonheur pour toute sa vie.