«Les cours particuliers doivent être pris en charge par l?Etat, car aujourd?hui, la plupart des parents ne peuvent les payer à leurs enfants. Ce qui favorise un élève sur un autre. Pourtant, nous ne pouvons pas décider de la destinée d?un étudiant parce qu?il est pauvre. J?ai eu à enseigner des écoliers qui n?ont pas de cahiers ou qui ont vécu sous des tentes, d?autres ont eu des problèmes familiaux», témoigne le secrétaire général du Conseil des lycées d?Alger (CLA), Redouane Osmane. Pour lui, l?école algérienne ne doit pas exclure de sa pédagogie l?environnement social des élèves. «Près de 60% de mes lycéens ont des parents chômeurs ou en retraite anticipée. Au sein de nos établissements scolaires, de nombreux collégiens sont démunis.» Ce responsable explique que la tutelle doit impérativement assurer des cours de soutien aux élèves en difficulté. «Les instituteurs peuvent bénéficier d?un calendrier souple pour pouvoir se consacrer à leurs classes, cerner les difficultés de chacun et les combler. A ce jour, il n?y a jamais eu d?études pédagogiques pour les élèves en difficulté. Ces derniers devraient être pris en charge par des professeurs spécialisés.» M. Osmane argue qu?actuellement, les cours privés sont un commerce florissant, particulièrement pour les sciences, les mathématiques et la physique, les plus convoitées par les étudiants et les enseignants. De ce fait, le CLA s?oppose à l?idée des cours particuliers dispensés dans les écoles publiques, qui privilégient des enfants sur d?autres, alors que l?école doit assurer un service public pour tout le monde sans aucune exclusion.