Règles - Un Salon du promoteur immobilier s'est ouvert, hier, à Béjaïa, avec pour ambition la sensibilisation des professionnels sur le rôle qui leur est dévolu en matière de «production de logements en terme de qualité et d'amélioration du cadre de vie des citoyens». «L'anarchie a régné jusque-là. Il va falloir changer de cap», a indiqué le président de la Fédération locale des entreprises du bâtiment et des travaux publics et membre de l'Association des promoteurs immobiliers de Béjaïa (Apib), Kamel Louiba, affirmant que la «corporation a besoin de règles et d'éthique certes, mais aussi d'une autorité de régulation de sorte à offrir un cadre bâti viable, des coûts maîtrisés et des délais normatifs». Abondant dans ce sens, Le vice-président de l'APIB a affirmé, chiffres à l'appui, que la corporation est «pollué par les non-professionnels», soutenant que certains «méritent aisément le titre d'escrocs». «Quand on entreprend une vente sur plan, sans avoir bénéficié au préalable du permis de construire, ni acquis le terrain, ni obtenu une attestation de garantie, c'est de l'escroquerie caractérisée», s'est écrié M. Boutrid, prônant en priorité dans l'action de son association, «la sensibilisation et le respect des règles». Sur 500 promoteurs, inscrits au registre du commerce, «plus de la moitié est invisible sur le terrain et seulement 75 sont adhérents au fonds de garantie inhérent à la promotion immobilière et seulement 25 sont adhérents à l'APIB», a-t-il déploré, expliquant que «beaucoup d'opérateurs font la confusion entre promoteurs et réalisations et beaucoup se comportent en entrepreneurs». D'où la nécessité, a-t-il dit, de vulgariser l'activité de la promotion immobilière et d'en expliquer les exigences techniques et architecturales attendues des promoteurs. A l'évidence, sorties de ce constat sombre, et qui polarise quelque peu l'attention du public, les choses sur le terrain progressent depuis quelques années. En témoigne, l'importance des programmes réalisés au compte de l'Etat ou à titre libre localement. Dont certains, constituent, a dit M. Boutrid, des exemples d'écoles. Quelque 3 500 logements ont déjà été achevés et livrés, notamment en matière LSP, 3 500 autres sont en cours de réalisation et 2 000 sont en projection, ayant déjà bénéficié de permis de construire, a-t-il précisé, soulignant, en contrepartie, les contraintes sur lesquelles butent les membres de la corporation. La difficulté à accéder au foncier, (rare et chère), les carences en viabilisation et les lenteurs administratives, notamment en matière de délivrance des certificats de conformité, sont de celles-là et l'impact se mesure en terme de coûts et de délais de livraison, a relevé M. Boutrid dans ce contexte. Quoi qu'il en soit, lors de ce salon – par-delà son aspect commercial – des conférences, dont quelques-unes animées par de hauts responsables du ministère de l'Habitat, sont prévues.