Tension - Le Sous-Secrétaire général de l'ONU aux affaires politiques, Oscar Fernandez-Taranco, a relevé hier devant le Conseil de sécurité «l'improbabilité de progrès» dans le processus de paix israélo-palestinien. Intervenant lors de la session d'information mensuelle sur le Moyen-Orient, ce responsable à l'ONU a affirmé que des progrès crédibles dans la recherche de la paix entre Israël et les Palestiniens étaient «plus urgents que jamais, mais qu'ils demeuraient peu probables dans un contexte marqué par des tensions sur le terrain, une méfiance profonde entre les parties et une dynamique régionale volatile». «Alors que la fin de l'année approche, la situation sur le terrain se détériore et le chemin vers la paix semble dangereusement incertain», a-t-il avancé. Faisant allusion au besoin de reprendre des négociations directes avec des propositions sérieuses sur la sécurité, la question des frontières et l'arrêt des provocations, il a déclaré que cette dynamique négative de se développer ne devra pas continuer car le prix en serait trop élevé et nous devons aider les parties prenantes à surmonter leurs différends». Les négociations directes ont été suspendues en septembre 2010 suite au refus israélien de geler les activités de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Cette décision israélienne a amené le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à se retirer des négociations directes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après seulement deux semaines de pourparlers qui avaient suivi deux ans d'absence de négociations. Aussi, il a rapporté qu'au cours du dernier mois, les autorités israéliennes ont annoncé la construction de plusieurs nouvelles colonies, la démolition de 57 bâtiments palestiniens en Cisjordanie, une flambée de violence de la part des colons israéliens et plus de 300 opérations militaires israéliennes en Cisjordanie. M. Fernandez-Taranco a ensuite jugé «profondément troublant» que les attaques lancées par les colons israéliens contre les civils palestiniens soient devenues systématiques. Il a notamment fait état d'un attentat au cours duquel une mosquée a été incendiée dans le village de Barqa, près de Ramallah, le 15 décembre, et de la désacralisation d'une autre mosquée, le 19 décembre. Colonies israéliennes : 4 pays européens se disent «consternés» La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal, membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ont condamné, hier, la décision d'Israël de publier des appels d'offres pour la construction de logements dans des colonies de Jérusalem-Est et de Cisjordanie. Dans une déclaration commune publiée après une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Proche-Orient, les quatre pays se disent «consternés par ces développements entièrement négatifs». Ils demandent également à Israël que cessent les attaques de colons visant les Palestiniens. La décision d'Israël d'accélérer la construction de logements dans les colonies «envoie un message accablant» quant aux intentions d'Israël», estiment-ils. «Nous appelons le gouvernement israélien à revenir sur ses décisions». «La viabilité d'un Etat palestinien que nous souhaitons et la solution à deux Etats qui est essentielle pour la sécurité à long terme d'Israël sont menacées par l'extension systématique et délibérée des colonies», est-il aussi écrit. L'Afrique du Sud, l'Inde et le Brésil ont aussi, de leur côté, condamné cette décision alors que l'ambassadeur de Russie à l'ONU se demandait si une solution au conflit israélo-palestinien passant par la reconnaissance de deux Etats était encore possible.