La représentante de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, a appelé, hier, le gouvernement israélien à revenir sur sa décision d'accélérer la construction de colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée. Nous appelons Israël à revenir sur cette décision, a déclaré Mme Ashton, dans un communiqué, se disant profondément inquiète. L'activité de colonisation israélienne est illégale au regard du droit international, y compris à Jérusalem-Est, et c'est un obstacle à la paix. Nous l'avons rappelé à de nombreuses reprises par le passé, a souligné Mme Ashton. L'UE appelle également Israéliens et Palestiniens à poursuivre leur engagement avec le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) pour faire avancer les efforts de paix. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé, avant-hier soir, d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée et de geler provisoirement le transfert de fonds aux Palestiniens en rétorsion après leur admission à l'Unesco. A l'occasion de l'adhésion de la Palestine à l'Unesco, lundi, à Paris, les Européens (qui avaient pourtant confié à Mme Ashton le mandat de tout faire pour préserver leur unité sur le dossier israélo-palestinien) ont affiché au grand jour leurs profondes divergences. L'Allemagne, la République tchèque, les Pays-Bas, la Suède et la Lituanie avaient voté contre l'adhésion de la Palestine à l'Unesco. L'Autriche, la Belgique, Chypre, la Finlande, la France, la Grèce, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, la Slovénie et l'Espagne avaient au contraire voté pour. Et les onze Etats restants s'étaient abstenus (Bulgarie, Danemark, Estonie, Hongrie, Italie, Lettonie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume Uni et Slovaquie). La Grande-Bretagne condamne la décision d'Israël La Grande-Bretagne a condamné, hier, la décision d'Israël d'accélérer la construction de 2000 nouvelles colonies dans les territoires occupés. "L'annonce d'Israël d'accélérer la construction de 2 000 unités de logement, en réponse à l'adhésion de la Palestine à l'Unesco, est un ''coup sérieux'' aux efforts pour relancer les négociations de paix", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, M. William Hague. "Ce programme de construction de colonies est illégal en vertu du droit international et est le dernier d'une série d'annonces provocatrices et inutiles, je condamne la décision d'accélérer ces constructions", a-t-il ajouté. Il a également exprimé la profonde préoccupation de la Grande-Bretagne à l'égard de la décision d'Israël de retenir les recettes fiscales palestiniennes. "Ce n'est dans les intérêts d'aucune partie, car la décision a des implications directes sur la capacité de l'Autorité palestinienne à maintenir la sécurité efficace dans la Cisjordanie ", a encore ajouté le Chef de la diplomatie britannique. "Nous avons besoin d'étapes vers la paix, et non pas d'actions qui divisent davantage et qui isolent les parties, compromettant les perspectives de négociations", a souligné M. Hague appelant Israël à revenir sur sa décision et à montrer le courage et le leadership nécessaires pour parvenir à un retour aux négociations. Paris condamne la décision d'Israël d'accélérer la colonisation La France condamne la décision des autorités israéliennes d'accélérer la construction de plusieurs milliers de logements à Jérusalem-Est, a indiqué, hier, le ministère français des Affaires étrangères. La France, qui a surpris en votant oui, lundi, à l'adhésion des Palestiniens à l'Unesco, appelle également Israël à maintenir le transfert des fonds à l'Autorité palestinienne. La France condamne la décision des autorités israéliennes d'accélérer la construction de plusieurs milliers de logements dans diverses colonies à Jérusalem-Est et dans ses environs, a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère. Elle rappelle que la colonisation, tant en Cisjordanie qu'à Jérusalem-Est, est illégale au regard du droit international et constitue une menace pour la solution des deux Etats, a ajouté M. Valero. Nous appelons le gouvernement israélien à s'abstenir de mettre en œuvre ce projet et de façon plus générale, à mettre un terme à la colonisation, a-t-il ajouté. La France est vivement préoccupée par les discussions en cours au sein du gouvernement israélien au sujet d'un éventuel gel du transfert des taxes récoltées au nom de l'Autorité palestinienne. "Nous appelons les autorités israéliennes à maintenir le versement de ces fonds", a poursuivi Bernard Valero, dans sa déclaration. Leur gel serait en effet contraire aux engagements internationaux contractés par Israël et à ses obligations juridiques. Il menacerait, en outre, les progrès obtenus par l'Autorité palestinienne dans la construction des institutions palestiniennes sur le terrain, a-t-il dit. Après avoir laissé entendre qu'elle s'abstiendrait à l'Unesco, la France a finalement voté oui, lundi, lors du vote qui a permis aux Palestiniens de devenir pour la première fois membre à part entière d'une agence de l'ONU.