Problématique - La femme et sa condition sociale figurent en bonne place dans la thématique abordée par la plupart des longs métrages en compétition au Festival d'Oran du film arabe. Les cinéastes arabes ont mis l'accent, dans leurs œuvres projetées à Oran, sur divers sujets liés à la femme et aux problèmes auxquels elle est confrontée dans une société trop souvent conservatrice et fermement attachée à ses traditions. Parmi ces problèmes la dislocation de la cellule familiale, le divorce, l'injustice et l'exclusion sociale. L'une des images les plus expressives de la souffrance de la femme est reflétée dans le film algérien Kaddach t'habni (combien tu m'aimes) de Fatma-Zohra Zaamoum qui soulève la question du divorce et ses conséquences sur les enfants, et le problème de la femme divorcée qui pâtit de l'indifférence et peine à se reconstruire et refaire sa vie. Le réalisateur Amrou Salama (Egypte) traite, dans son long métrage Asmae, de la femme qui se sacrifie pour sa famille en mettant en péril sa santé et sa vie. Le film syrien Damas avec mon amour de Mohammed Abdul Aziz présente un modèle de défis de la femme arabe à travers l'histoire d'une fille «en quête de sa mémoire et de ses racines», qui se retrouve devant des vérités qu'elle refuse d'admettre. Le film égyptien Kef El Qamar (la main de Qamar) de Khaled Youssef dresse le portrait d'une femme qui a lutté toute sa vie pour préserver l'unité de ses enfants que tant de divergences séparent. Le film jordanien Les villes de transit de Mohammed El Hachki raconte l'histoire d'une jeune fille qui affronte les difficultés de sa réintégration au sein de sa famille et de sa société après un long séjour dans un pays étranger dont elle a adopté les mœurs et le mode de vie en contradiction avec la culture de ses ancêtres. Le film libanais Halla lawin de Nadine Labeki traite de la souffrance d'une veuve qui a perdu son mari dans la guerre. Outre le cycle des longs et courts métrages, la session des documentaires se poursuit Sidi Boumediene Chouaib El Ghaout réalisé par Yahia Mouzahem. Ce film est d'une qualité exceptionnelle avec des acteurs ayant admirablement joué leurs rôles, spécialement Abdelkader Boudjadja, qui a interprété la personnalité de Sidi Boumediene à l'âge adulte. Durant les 52 mn qu'a duré la projection, les spectateurs ont été tenus en haleine et subjugués en même temps par le courage, la profondeur et la bonté d'âme de cette personnalité mystique qu'est «Sidi Boumediene», éteinte depuis près de 900 ans et qui, pourtant, continue d'être aimé et respecté de tous. Le film parle aussi de sa rencontre avec Salah Eddine lorsqu'il quitta sa terre natale pour aller combattre les croisés en Terre sainte, un périple qui lui coûta d'ailleurs le bras droit.