Campagne - Comme chaque année, la cueillette des olives débute vers la mi-automne pour atteindre son plein niveau en fin décembre, avec les vacances d'hiver. La campagne oléicole de la région est la plus importante du pays. Il faut par ailleurs rappeler que la récolte des olives représente tout un art en Kabylie ; de la cueillette, au gaulage en passant par le stockage et enfin l'extraction. Tous ces paramètres doivent être maîtrisés pour obtenir une huile de qualité. Des familles entières sont parfois réunies autour d'un même arbre, pour ramasser ses fruits si impatiemment attendus. Le fait que les oliviers soient situés sur des terrains abrupts, ne dissuade pas les villageois, qui n'hésitent pas à les atteindre. La plupart des vieilles de la région ont préservé l'incontournable tradition de produire de l'huile façon maison, en écrasant la drupe avec les pieds. L'huile qui en est extraite, est considérée comme un produit auquel on attribue des vertus thérapeutiques inégalables. Les hommes armés de gaules de différentes longueurs, de hache et de scies, et les femmes avec leurs paniers en roseaux se rendent chacun matin de bonne heure aux oliveraies qui se trouvent souvent à quelques kilomètres de chez eux. Si certaines familles kabyles ont des véhicules pour se rendre à leurs champs, la plupart y vont à pied. Une fois sur les lieux, ils grimpent, sur les arbres, alors que les autres s'arment de gaules et le travail commence. D'un olivier à un autre, on entend alors les doux chuintements des mains fermées glissant le long des rameaux chargés de fruits et le crépitement feutré des olives qui tombent au fond des paniers. Et pendant qu'ils sont sur leurs arbres, ils recueillent ce qu'ils arrachent, dans la corbeille qu'ils portent au bras ; les autres, au sol, s'affairent avec leurs longs bâtons, secouant les branches. Quand le sol se couvre, ils abandonnent leurs gaules et se mettent à glaner les olives et à les recueillir dans des sacs. À certains endroits, on étend préalablement une grande bâche ou un filet vert conçu spécialement pour le ramassage sous les arbres, ce qui facilite beaucoup cette opération. La journée de travail est immanquablement marquée d'une collation prise sous les arbres et d'une courte pause, à la mi-journée. Le soir, ils reprennent le chemin du retour, chargés de paniers, de seaux ou de sacs remplis d'olives. Parfois ils se chargent d'un fagot de branches pour des besoins domestiques. Toutefois la tâche ne s'arrête pas là : la production de l'huile et son long processus font également partie de leur travail.