Alger En mars 2004, le tribunal criminel de Sidi M?hamed a rendu son verdict concernant un jeune homme accusé d?enlèvement et de tentative de viol sur la personne de sa voisine. Ouvrier, vivant à El-Harrach, K. K., 29 ans, repris de justice, a un regard sournois et s?exprime plutôt mal pour quelqu?un qui n?a rien à se reprocher : «Cette femme est folle ! Je? J?ai? Je ne l?ai jamais touchée. Elle fabule? Je?» Et ce sont d?interminables «je» et «j?ai» que les membres du tribunal auront vite fait d?interrompre en priant la victime de donner sa version des faits. «Il y a une année, l?accusé a tenté de porter atteinte à ma pudeur en me menaçant d?un couteau? Mais depuis son arrestation, il ne cesse de nier les faits?» R. L., 32 ans, a du mal à contenir sa colère. «Monsieur le président, mon voisin mérite une lourde peine. Je vous jure que je ne mens pas, et pourquoi le ferais-je d?ailleurs ?» L?avocat de la défense, outré, n?est pas de son avis. Il demande que son client soit acquitté pour manque de preuves? Selon lui, R. L. aurait inventé cette histoire «pour se venger de je ne sais quoi !», dira-t-il à la cour. Le représentant du ministère public, pour sa part, met l?accent sur la dignité bafouée de la femme algérienne. «Certains jeunes se permettent tout pensant avoir tous les droits. Or, la loi existe et la loi punit toute injustice. L?accusé a commis un acte grave en s?attaquant à sa jeune voisine. Je requiers une peine de dix ans ferme», dira-t-il. Au terme du procès, la cour se retire pour délibérer et, après un court instant revient afin de rendre son verdict : le mis en cause bénéficie de larges circonstances atténuantes et écope d?une peine de trois ans de prison ferme.