Délai - Le secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD) a déclaré, hier, dimanche, que la future coalition gouvernementale sera annoncée «en son temps». Cette annonce a été faite à l'ouverture des travaux d'une rencontre de l'Instance des coordonnateurs régionaux de son parti à propos du retard pris dans la formation du prochain cabinet. Il a ajouté que nul «n'est au courant» de la liste des «ministrables» et que celle-ci ne sera rendue publique qu'«au moment opportun». Le chef du PJD, qui a obtenu 107 sièges sur les 395 que compte la Chambre des représentants lors des législatives anticipées du 25 novembre dernier, doit former une coalition composée de quatre partis politiques. Outre le PJD, le futur cabinet sera composé du Parti de l'Istiqlal du chef de gouvernement sortant Abbas El-Fassi (conservateur, 60 députés), du Mouvement populaire (MP, libéral et berbériste 32 députés) et du Parti du Progrès et du socialisme (PPS, ex-communiste, 18 sièges). Selon les observateurs, le retard enregistré dans l'annonce du prochain Exécutif est dû à un «désaccord» entre les partis membres de la coalition sur l'attribution des portefeuilles des ministères de l'Equipement et de la Justice. L'Istiqlal voudrait bien garder le ministère de l'Equipement, qui était dirigé par Karim Ghellab, élu président de la Chambre des représentants, tandis que des réserves auraient été émises par le Palais quant à la candidature du député et avocat du PJD, Mustapha Ramid, au poste de ministre de la Justice. Concernant le retard pris dans la publication de la liste des membres du gouvernement, Othmani Saad Eddine Othmani, membre du bureau exécutif du PJD et candidat au poste de ministre des Affaires étrangères, a démenti les informations parues dans la presse, en rappelant que la formation du dernier gouvernement, en 2007, avait duré 40 jours et qu'en 2002, la formation du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi avait mis 2 mois et 10 jours pour être rendue publique. Selon diverses sources, le gouvernement de coalition devait être annoncé lundi dernier, soit avant la fin de l'année 2011. La victoire d'une formation islamiste modérée, le PJD, aux législatives anticipées et la désignation de son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, en qualité de chef du gouvernement par le roi Mohammed VI, constituent l'événement politique de l'année au Maroc. Bien qu'acquise avec un nombre de sièges qui ne lui permet pas de gouverner seul, cette victoire marque un tournant dans la vie politique marocaine et confirme la tendance du vote populaire, telle qu'elle s'est dessinée dans la région arabe (Tunisie, Egypte), à se porter sur les partis à référentiel islamique qui se trouvent confrontés à la gestion des affaires.