Problème - Le foncier industriel se pose comme un verrou devant de nombreux investisseurs potentiels à la recherche d'un lieu pour implanter leurs projets. L'autre difficulté à laquelle se heurtent les opérateurs économiques dans cet épineux problème d'accès au foncier industriel est liée au mode même d'octroi par l'Etat de ce nombre infime de terrains industrialisables. Les entrepreneurs ne mâchent pas leurs mots qualifiant devant ceux qui veulent les entendre, que le mode de gestion actuel du foncier industriel est «caduc». Une critique moult fois avancée par le forum des chefs d'entreprises, mais sans que cela fasse réagir les pouvoirs publics. Dans l'une de ses multiples recommandations adressées aux autorités à ce sujet le FCE a été ferme : «L'intérêt de l'Etat ne réside pas dans la collecte par le biais du foncier de ressources financières au profit du Trésor public mais dans la création d'activités qui généreront des ressources fiscales plus importantes et durables.» En effet, le modèle retenu qui est le gré à gré après que celui des enchères publiques, dénoncé lui aussi par les opérateurs algériens, eut montré ses limites, ne répond ou plutôt n'est pas en mesure d'apporter une réponse aux attentes des investisseurs. «Même si les nouveaux textes consacrent le régime de la concession, au lieu de la cession, cela ne va pas empêcher la spéculation de proliférer», affirme un entrepreneur tout en estimant que «le mode de gré à gré favorise l'affectation des terrains à des opérateurs qui ne sont pas forcément méritants». Aux yeux des patrons, une telle mesure ouvre en effet toutes les portes à toutes formes de corruptions. Ces derniers ne demandent pourtant que «la transparence», dans la gestion du foncier industriel. Selon une étude récente de la Banque mondiale, 39% des opérateurs industriels algériens se plaignent de l'accès au foncier. Pourtant, nombreux sont ceux qui demandent à l'Etat de clarifier et de simplifier les procédures de concession et surtout d'accorder des terrains aux «projets porteurs de bénéfices et de valeur ajoutée». Ce dernier, selon leur avis, est le seul critère pouvant assurer la transparence dans la concession des terrains industriels. Outre la rareté et la spéculation sur le foncier industriel les opérateurs dénoncent l'état actuel des zones d'activités et industrielles. Ainsi, à toutes les difficultés énumérées, s'ajoutent aussi le délabrement et le mauvais état actuel des zones industrielles que ne cessent de dénoncer aussi les opérateurs économiques qui ont la chance de bénéficier d'un espace pour réaliser leur projet. En effet, ils font état de plusieurs anomalies notamment la défectuosité des réseaux d'adduction d'eau et d'assainissement. D'ailleurs, dans une de ses sorties médiatiques, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'investissement, a affirmé que pas moins de 28 milliards de dinars, ont été consacrés à la mise à niveau des zones industrielles durant ces dix dernières années.