Lien - L'augmentation de la criminalité est directement liée à la hausse de consommation des stupéfiants, estiment les services de sécurité. Les quartiers populaires d'Alger sont infestés par les drogues et psychotropes. La mal vie, l'éclatement de la cellule familiale, la déperdition scolaire, les problèmes de logement, le chômage et l'oisiveté sont autant de facteurs qui poussent les jeunes à la consommation de stupéfiants. «Selon les estimations de notre association, le nombre de toxicomanes recensés à Alger dépasse les 300 000 jeunes âgés entre 16 et 35 ans. Et cela reste un chiffre approximatif, en l'absence d'études approfondies menées dans ce sens. Nos équipes mobiles qui sillonnent les rues et les quartiers de la capitale se rendent à l'évidence que le nombre de consommateurs est en augmentation constante. Le danger est réel et il faut agir vite», a souligné Abdelkrim Abidat, président de l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse. Concernant les consommateurs pris en charge dans le centre de psychothérapie de Mohammadia, leur nombre est estimé à 1 053. «Ce chiffre ne représente que les consommateurs qui veulent arrêter de consommer les stupéfiants», a précisé M. Abidat. Durant l'année écoulée, les équipes de l'Onasj avaient effectué 450 sorties avec les psychobus et 645 avec le SAMU scolaire. «Nous préférons aller vers ces jeunes consommateurs de drogues pour les écouter et les prendre en charge sur le plan psychologique. Nous avons remarqué que différents types de stupéfiants sont consommés : le cannabis, l'héroïne, les psychotropes…», a indiqué M. Abidat. Pour leur part, les services de la sûreté de la wilaya d'Alger ont recensé 1 863 consommateurs, lors des différentes campagnes de sensibilisation qu'ils ont menées dans différents quartiers d'Alger. Selon Samir Hamdi, chargé de communication au Service central de l'action sociale (SCAS), dépendant de la sûreté de wilaya, la consommation des stupéfiants et directement liée à l'augmentation de la violence dans ces quartiers. «La prévention et la lutte contre ce fléau visent également à réduire le taux de criminalité. Nous avons constaté que les campagnes de sensibilisation que nous avons menées ont attiré l'attention des citoyens, en général et les personnes concernées en particulier. Près de 26 000 personnes ont visité les tentes blanches que nous avons installées dans différents quartiers», a indiqué M. Hamdi. L'équipe de médecins et psychologues mobilisée par le SCAS a remarqué , a-t-il ajouté, la volonté des jeunes consommateurs de drogues à mettre un terme à leur dépendance aux stupéfiants. Pour l'année 2012, le SCAS et l'Onasj comptent intensifier les campagnes de sensibilisation et toucher plusieurs wilayas du pays, en renforçant les moyens humains et matériels. «La prévention et la lutte contre la consommation des drogues ne doit pas se limiter à Alger. Pour le premier trimestre 2012, nous allons mener des campagnes de sensibilisation dans les wilayas de Tlemcen, d'Oran, de Sidi Bel Abbes, de Sétif, de Béjaïa, d'Annaba et de Blida. Notre plan d'action sera élargi graduellement pour toucher l'ensemble des régions du pays», a conclu M. Hamdi.