Proposition n L'Onasj estime qu'il faut créer des centres de psychothérapie loin des hôpitaux pour que les toxicomanes s'y rendent. Le président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse a déclaré, hier, qu'une campagne antidrogue sur les plages sera entamée prochainement par son équipe psychomédicale afin de sensibiliser les jeunes sur les dangers de la drogue. Abdelkrim Abidat a fait cette annonce en marge de la visite de l'ambassadeur de France au centre de prévention et de psychothérapie et de lutte antidrogue de Mohammadia à Alger. Le président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la méthode adoptée par la nouvelle institution créée pour lutter contre le phénomène de la drogue, à savoir l'Office national de lutte contre la drogue. «Je le dis et je le redis, je ne suis pas d'accord avec la méthode de travail de cette institution», a déclaré Abdelkrim Abidat, hier. Selon M. Abidat, la stratégie de ce centre n'est pas bonne dans la mesure où les toxicomanes refusent d'aller dans les centres situés dans les hôpitaux. «Leur stratégie consiste en la création des centres de psychothérapie à l'intérieur des hôpitaux alors que nos jeunes touchés pour le phénomène de la drogue refusent qu'on les considère comme des malades et rejettent donc l'idée de se soigner à l'intérieur des structures sanitaires», explique-t-il. Pour lui, l'idéal serait d'implanter des centres de proximité au sein des quartiers populaires en donnant l'exemple du centre de Mohammadia créé par son organisation le 26 juin 1991. «Il faut multiplier ce genre de structures dans l'ensemble des 48 départements du pays pour canaliser cette catégorie de jeunes en difficulté», clame-t-il. Et d'ajouter : «Chaque jour que Dieu fait on reçoit des jeunes des quatre coins du pays venant chercher une prise en charge dans ce centre». D'après l'orateur, la valeur ajoutée de ce genre de centre est que le drogué se sente dans un lieu intime où on ne le considère pas comme un malade. Exposant son approche de travail pour son hôte (l'ambassadeur de France), M. Abidat lui fera savoir les différents projets der son organisation. «Nous avons réalisé deux importantes choses : ce centre, unique du genre sur la wilaya d'Alger et une école de formation des éducateurs et éducatrice pour la prise en charge des jeunes en difficulté — consommateurs de drogue — au sein de leurs quartiers», a-t-il présenté. Le président de l'Onasj a rappelé les deux projets pilotes créés pour cet objectif en l'occurrence le Samu scolaire et le psychobus. Pour sa part, l'ambassadeur de France, tout en exprimant son contentement pour la création de cette louable initiative (le centre de psychothérapie de Mohammadia), il a encouragé l'équipe psychomédicale à continuer sa noble mission. Interrogé sur l'expérience de la France dans ce domaine, le diplomate français dira que la mondialisation économique a entraîné la mondialisation des phénomènes de drogue et de toxicomanie. «C'est un phénomène qui dépasse les frontières des pays», répond-il. La particularité en France, dira-t-il, est la création récente d'une mission interministérielle pour coordonner la lutte contre la drogue.