Il n'y aura pas de dégraissement des effectifs de la compagnie. C'est l'affirmation du P-DG d'Air Algérie qui a rejeté toute idée de recourir à des départs volontaires. Il a rappelé qu'Air Algérie avait fait cette expérience en 2005 faisant perdre à la compagnie quelques compétences. «C'est un exercice qu'on n'est pas près de renouveler», a-t-il précisé. «Je tiens à infirmer cette information. Il n'a jamais été question de départ volontaire, c'est une exercice qui a été déjà fait en 2005, mais qui n'a permis que de perdre quelques compétences. C'est un exercice qu'on n'est pas près de renouveler» a déclaré, ce matin, Mohamed Salah Bouletif, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «En revanche, ce qui a été décidé par le conseil d'administration de la compagnie, c'est de geler les recrutements, d'appliquer avec rigueur les départs à l'âge légal de la retraite (60 ans) et de réexaminer, dans le cadre de la restructuration de la compagnie, la procédure de mise en place de filiales, une idée qui n'a pas été appliquée depuis 2005», a précisé le premier responsable d'Air Algérie. Concernant la question des retraites, M. Bouletif a tenu à préciser que la compagnie peut permettre aux pilotes qui ont dépassé l'âge de 60 ans d'exercer jusqu'à 65 ans, conformément au décret du 23 mai 2010. En outre, l'invité de la radio nationale a déclaré que la situation financière d'Air Algérie est équilibrée. «En termes de chiffre d'affaires, nous avons atteint un pic en 2009 où nous avons enregistré 58 milliards de dinars. En 2010, 55 milliards de dinars et la clôture de 2011 est plus au moins stable», a-t-il précisé. Toutefois, l'arrivée des compagnies étrangères et leur intervention sur les réseaux essentiels d'Air Algérie a conduit à l'«érosion» de ses parts de marché. «Air Algérie a beaucoup reculé sur différentes parts de marché, même si sur l'Europe, le marché global a quelque part augmenté. On a reculé sur le marché Italie et Turquie. Sur les charters, on travaille actuellement 50-50% avec nos amis saoudiens, notamment durant la période du Hadj et de la Omra, alors qu'auparavant nous transportions deux tiers de pèlerins. Nous avons donc perdu une part de marché, là aussi», a-t-il, expliqué. Pour faire face à la concurrence, Air Algérie a procédé récemment à la baisse de ses prix, notamment concernant le réseau domestique. «Nous avons été obligés de mener une bataille des prix avec nos concurrents. Nous avons introduit récemment une tarification particulière sur l'extrême sud du pays pour accompagner le développement du tourisme interne, et nous avons accordé des réductions de septembre à avril. De gros efforts sont aussi déployés pour le renforcement des dessertes sur des villes comme Tamanrasset, Béchar, Tindouf, Djanet et In Salah. La compagnie étudie l'introduction d'autres produits vers l'extrême sud», a indiqué M. Bouletif. En outre, le P-DG d'Air Algérie a souligné que le taux de remplissage des vols est estimé à 58%. «Nous avons décidé d'introduire sur le réseau Europe, notamment France, des moyens-porteurs : des Boeing 737, 800 et 600 de 150 places et 100 places respectivement. Cela va nous permettre d'adapter l'offre à la demande, de réduire les charges et de consacrer les gros-porteurs pour les lignes long-courrier comme Montréal, Pékin, Dubaï et Djedda», a-t-il ajouté. Open Sky : «On n'est pas prêt» Air Algérie n'est pas prête pour l'ouverture du ciel algérien aux compagnies aériennes à bas coûts, connues sous l'appellation compagnies Low Cost. «L'expérience de l'open sky, on l'a remarqué particulièrement chez nos voisins, on a vu quand il s'agit d'une ouverture avec des compagnies low cost, ça peut être pénalisant pour la compagnie nationale. L'exemple de Royal Maroc qui souffre actuellement de grosses difficultés financières est édifiant», a souligné M. Bouletif. Air Algérie, a-t-il dit, n'est pas tout à fait prête à affronter une ouverture complète du ciel. «Dans le cas où cette ouverture viendrait et qu'on n'aurait pas le choix, il faudrait peut-être la limiter aux compagnies régulières et non pas les low cost. Il est évident qu'une politique d'open sky ne peut être que bénéfique pour créer des emplois, pour offrir un meilleur choix aux usagers, pour également stimuler la compagnie nationale, mais dans l'état actuel des choses, je dis que Air Algérie n'est pas prête à affronter une ouverture totale. S'il s'agissait de compagnies régulières, je pense que la concurrence ne pourrait être que bénéfique pour nous, ça pourrait nous stimuler davantage et nous obliger à nous mettre au travail et à rationaliser nos plans de gestion», a-t-il ajouté à cet effet.