Syphax est rentré dans son royaume. Sa femme, Sophonisbe, une carthaginoise, et son gendre, Hannibal, l'incitèrent à reprendre la lutte. Il se laisse convaincre, il rassemble donc tout ce qu'il avait d'hommes. La campagne s'engage. Les Massaessyles eurent, au départ, le dessus, mais les Romains les dispersèrent. Tite-Live écrit : «Syphax courut alors sur les escadrons ennemis, dans l'espoir que la honte ou son propre danger arrêterait la fuite ; mais son cheval, grièvement blessé, le jette à terre. On entoure le roi, on se rend maître de sa personne et on le conduit vivant à Laelius : spectacle plus doux pour Massinissa que pour tout autre. Cirta était la capitale des Etats de Syphax : ce fut là que se réunirent un grand nombre de ses soldats. Dans ce combat, le carnage ne répond pas à la victoire, parce que la cavalerie seule avait donné ; il n'y eut pas plus de cinq mille hommes tués ; et l'on ne porte pas à la moitié de ce nombre celui des prisonniers faits à l'attaque du camp, où les vaincus s'étaient jetés en foule, dans l'effroi que causait la perte du roi. Ils ignoraient le sort du roi ; jusqu'au moment où on amena devant eux le roi chargé de chaînes. À cet affreux spectacle, des pleurs coulèrent de tous les yeux et les autres avec cet empressement unanime de gens qui cherchent à fléchir leur vainqueur, se hâtèrent d'ouvrir les portes.»