Tite-Live continue : «Le premier choc suffit pour mettre en déroute les deux ailes de l'ennemi, Numides et Carthaginois ; ces Numides, pour la plupart tirés de la charrue, ne purent résister à la cavalerie romaine, ni les Carthaginois, tout nouvellement enrôlés aussi, à Massinissa, que le souvenir de sa récente victoire rendait encore plus terrible. Restait, mais dégarnie de ses deux ailes, la colonne celtibère (hispano-celtique) : la fuite ne leur offrait aucune chance de salut dans ce pays qu'ils ne connaissaient pas et ils n'avaient pas de grâce à espérer de Scipion, l'ayant si mal récompensé de ses bienfaits envers eux et leur nation, en venant, à titre de mercenaires, l'attaquer en Afrique. Encerclés de tous côtés par l'ennemi, ils tombèrent les uns sur les autres et se firent tuer tous à leur poste. En attirant ainsi sur eux les efforts de toute l'armée, ils assurèrent la fuite de Syphax et d'Hasdrubal, et leur donnèrent le temps de prendre l'avance. Les vainqueurs étaient plus las de tuer que de se battre quand la nuit les surprit.Le lendemain Scipion envoya Laelius et Massinissa, avec toute la cavalerie romaine et numide et les troupes légères, à la poursuite de Syphax et d'Hasdrubal. Lui-même, avec le gros de l'armée, se présenta devant les villes voisines qui obéissaient toutes aux Carthaginois, et les soumit, soit par des promesses, soit par la crainte, soit enfin par la force».