Un bras de fer est engagé entre les hospitalo-universitaires chercheurs et la tutelle. Aux revendications des premiers, la seconde répond qu'elles ont été déjà satisfaites, notamment en ce qui concerne les indemnités. Demain, les grévistes décideront des suites à donner à leur mouvement jusqu'ici largement suivi. Le syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs a annoncé hier la tenue, demain jeudi, d'une réunion de son conseil national pour trancher la question du mouvement de protestation qui a duré trois jours. Les participants à l'assemblée générale organisée par le syndicat à l'hôpital Mustapha-Pacha ont appelé le ministère à répondre à leurs revendications, à savoir «la mise en place d'une commission d'enquête indépendante sur la pénurie de médicaments et sur la hausse de la facture d'importation de médicaments et la révision du régime indemnitaire des hospitalo-universitaires chercheurs. Les enseignants et médecins présents ont exprimé leur rejet total de la décision du ministère de la Santé qui a refusé d'accorder l'effet rétroactif de la prime de rendement, réduite à 20%, après avoir convenu de la comptabiliser sur la base d'un taux allant jusqu'à 30% avec effet rétroactif à compter de janvier 2008. Ils ont aussi exprimé leur attachement à la revalorisation des primes de permanence et de contagion au titre du régime indemnitaire, ainsi que les indemnités accordées aux hospitalo-universitaires. Les hospitalo-universitaires ont également convenu d'accélérer la mise en place d'une agence nationale des médicaments en vue de remédier au manque enregistré sur le marché, soulignant la nécessité d'assurer la disponibilité des médicaments vitaux sur le marché. Le président du syndicat, le Pr Nacereddine Djidjli a indiqué que le secrétaire général du ministère de la Santé a promis, lundi, lors d'une réunion, «la hausse du régime indemnitaire à plus de 20% et la réhabilitation de l'effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008», ajoutant que «le syndicat a préféré tenir son assemblée générale et son conseil national pour examiner ces deux questions». Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, a indiqué, hier, que son département avait honoré tous ses engagements concernant les revendications des hospitalo-universitaires chercheurs, appelant ces derniers à «la sagesse et à renoncer à la grève» et à ne pas prendre le malade en «otage». Evoquant les réunions entre le ministère et le syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs, le ministre a indiqué que «leurs revendications ont été prises en considération, y compris la signature de plusieurs décrets relatifs à la création de nouvelles unités et de nouveaux services et autres relatifs aux concours». Concernant le manque de médicaments, M.Ould Abbes a souligné que de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement pour régler «définitivement» le problème. En marge de l'installation, hier, de la commission nationale consultative des produits pharmaceutiques, il a souligné ces mesures portent essentiellement sur «l'effacement total des dettes cumulées depuis des années par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)» et «son renforcement par un nouveau statut plus souple» en matière de transactions conclues à l'amiable.