Rappel - Les pays de l'Est européen ont vécu finalement quatre périodes politiques charnières de leur histoire depuis ces 80 dernières années. Une période libérale avant la Seconde Guerre mondiale avec à leur tête des souverains et des princes puis la guerre proprement dite qui a vu le réveil de nombreux nationalismes et la fuite ou la démission de leurs monarques, ensuite leur regroupement idéologique au sein d'une même communauté au lendemain de la guerre sous la houlette de leur suzerain, la Russie et enfin plus tard leur adhésion massive, suite à la perestroïka, à la communauté européenne. Ces pays appelés les satellites du rideau de fer et qui servaient en réalité de tampon avec le monde occidental, étaient la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne et, dans une moindre mesure, la Yougoslavie avec le maréchal Broz Tito qui avait pris ses distances avec Moscou. Dans cette nouvelle architecture l'URSS a imposé à ces peuples non seulement la doctrine communiste mais en plus le modèle économique des Soviets. En fait, tout se décidait à Moscou jusque et y compris l'élection et le choix des secrétaires généraux de partis donc des chefs de l'Etat. Tous les ordres venaient de la même source que ce soit sur le plan politique, économique, social, culturel ou des affaires étrangères. Quand l'URSS proposait aux Nations unies un quelconque amendement vous étiez sûrs qu'il était appuyé par tous les pays de l'Est sans exception. Pas de voix discordante dans cet empire, tous les Etats sont au diapason, aucun journal privé ni radio indépendante n'étaient tolérés et les sorties à l'étranger étaient limitées au strict minimum. Pour grimper dans la hiérarchie sociale, il fallait montrer patte blanche c'est-à-dire avoir une carte de militant et être un militant actif. Tous les citoyens étaient fichés par la police. Les opposants dangereux ou qui pouvaient menacer le régime étaient envoyés à Moscou qui les expédiait dans un goulag où personne ne pouvait avoir de leurs nouvelles. La plupart sont morts d'épuisement ou sont devenus fous. On pense que des millions de Russes qui déplaisaient à Staline, ont disparu dans ces lieux sinistres du fin fond de la Sibérie. Le Petit père des peuples, tel était le nom que l'on donnait à ce Géorgien sans pitié, aurait été lui-même empoisonné au Kremlin. Malgré ses râles en pleine nuit, personne n'a osé lui porter secours tant on le craignait. Les révoltes des Hongrois en 1956 ont fini dans un bain de sang, Moscou ayant vite fait d'envoyer ses chars. La révolte des Tchèques en 1968 a été matée de la même manière. Sauf que cette fois, outre les chars, Moscou y a mis de la forme. Alexandre Dubshek qui a fait vaciller le régime du président Novotny au profit d'un socialisme à visage humain sera nommé ambassadeur en Turquie et curieusement il décédera… dans un accident de voiture. Seuls les Polonais et leurs travailleurs de Gdansk feront réfléchir les Russes. L'idéologie des Soviets ne sera vaincue finalement qu'à l'usure et surtout par la soif de liberté des peuples. La faillite économique du système assure le reste. … Que des hommes Pour empêcher leurs empereurs d'être un jour des dictateurs et que Rome ne devienne une dictature sans dictateur à sa tête c'est-à-dire livrée aux jeux des clans et des armes, des philosophes ont pris l'habitude d'accompagner les généraux vainqueurs au moment où ils franchissaient l'arc de triomphe. Ils leur murmuraient alors à l'oreille pendant que les foules les acclamaient : «Souvenez-vous, vous n'êtes que des hommes».