Alexandre Soljenitsyne a révélé au monde la réalité du système concentrationnaire soviétique dans ses ouvrages «Une journée d'Ivan Denissovitch», «Le premier cercle» et «L'Archipel du Goulag». Alexandre Soljenitsyne a révélé au monde la réalité du système concentrationnaire soviétique dans ses ouvrages «Une journée d'Ivan Denissovitch», «Le premier cercle» et «L'Archipel du Goulag». L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, 89 ans, grande figure de la dissidence en URSS et auteur de romans monumentaux sur les camps soviétiques tels «L'Archipel du Goulag», est décédé dans la nuit de dimanche à hier à son domicile à Moscou. Le prix Nobel de littérature est décédé «à la suite d'une insuffisance cardiaque aiguë» dimanche à 23h45 heure de Moscou (19h45 GMT), a déclaré son fils Stepan, cité par l'agence de presse Itar-Tass. L'écrivain, très affaibli depuis plusieurs années, n'apparaissait plus que rarement en public. Des images télévisées le montraient alors recevant des hôtes dans sa maison de Troïtse Lykovo, au nord-ouest de Moscou, en fauteuil roulant. Alexandre Soljenitsyne a révélé au monde la réalité du système concentrationnaire soviétique dans ses ouvrages «Une journée d'Ivan Denissovitch», «Le premier cercle» et «L'Archipel du Goulag». «A la fin de ma vie, je peux espérer que le matériel historique (...) que j'ai collecté entrera dans les consciences et la mémoire de mes compatriotes», avait-il dit en 2007 alors que le président Vladimir Poutine venait de lui remettre le prestigieux Prix d'Etat russe. Le président russe Dmitri Medvedev a exprimé ses condoléances à la famille de l'écrivain, a annoncé sa porte-parole Natalia Timakova. Dmitri Medvedev a estimé hier que l'écrivain Alexandre Soljenitsyne avait été «un des plus importants penseurs, écrivains et humanistes du XXe siècle», dans un télégramme de condoléances adressé à ses proches, selon un communiqué de la présidence. La mort du Prix Nobel de littérature, dimanche soir à Moscou, constitue «une perte irréparable pour la Russie et pour le monde entier», a ajouté le chef de l'Etat. «Toute la vie d'Alexandre Issaevitch (son patronyme, ndlr) a été consacrée à la Patrie. Il l'a servie en authentique citoyen et patriote», a poursuivi M. Medvedev, selon lequel «son nom est à jamais lié au destin de la Russie». «Alexandre Issaevitch s'est inlassablement soucié de la formation d'idéaux moraux et spirituels. Ils les considérait comme le plus important support de l'Etat et de la société et s'est battu pour leur triomphe», écrit encore M. Medvedev. «A son nom sera pour toujours associée l'idée de la protection du peuple russe», affirme le président russe pour qui «ses recherches sur les étapes critiques de l'histoire nationale ont constitué un énorme apport au développement de la culture mondiale et ont influé sur le développement de la personnalité de millions de gens». Le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage hier à la mémoire d'Alexandre Soljenitsyne, «l'une des plus grandes consciences de la Russie du XXe siècle». «Son intransigeance, son idéal et sa vie longue et mouvementée, font d'Alexandre Soljenitsyne une figure romanesque, héritière de Dostoïevski. Il appartient au panthéon de la littérature mondiale. Je rends hommage à sa mémoire», a écrit M. Sarkozy. Né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk, dans le Caucase, Soljenitsyne adhère aux idéaux révolutionnaires du régime naissant et fait des études de mathématiques. Artilleur durant la Seconde guerre mondiale, il est arrêté en 1945 et condamné à huit ans de camp pour avoir critiqué les compétences guerrières de Staline dans une lettre à un ami. Libéré en 1953, il publie en 1962 son récit sur un détenu ordinaire du Goulag, «Une Journée d'Ivan Denissovitch», avec l'autorisation du nouveau maître de l'URSS, Nikita Khrouchtchev. Pourtant d'autres livres de Soljenitsyne, «Le Pavillon des Cancéreux», puis «Le Premier Cercle» ne sortent qu'en «samizdat», les éditions clandestines, et à l'étranger, où ils connaissent un grand succès. Prix Nobel de littérature en 1970, il a été privé de sa citoyenneté soviétique en 1974 et expulsé d'URSS. Il a alors vécu en Allemagne, en Suisse puis aux Etats-Unis, avant de revenir en Russie en 1994 après la chute de l'URSS. Depuis son retour sur sa terre natale, il s'était montré critique envers l'Occident et envers l'évolution de la Russie post-soviétique, appelant à un retour aux valeurs morales traditionnelles. Il appréciait néanmoins le rôle de Vladimir Poutine, président (2000-2008) reconverti Premier ministre et partisan du retour d'une Russie forte et fière d'elle-même, malgré son passé d'officier du KGB. «Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction (...) petit à petit, lentement. Ces efforts n'ont pas été remarqués et appréciés tout de suite», déclarait-il en avril dans un album dédié au président. En 2006, Alexandre Soljenitsyne avait accusé l'OTAN de préparer «l'encerclement total de la Russie et la perte de sa souveraineté». M. Poutine, qui lui avait rendu visite le 12 juin 2007 pour lui remettre le Prix d'Etat, avait alors loué celui qui a «dédié sa vie à la patrie». «Des millions de gens dans le monde lient le nom et les oeuvres d'Alexandre Issaevitch Soljenitsyne au sort de la Russie elle-même», avait-il dit. L'hommage des défenseurs des droits de l'homme L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, qui révéla au monde l'univers concentrationnaire soviétique, a suscité un hommage quasi-unanime des dirigeants russes et des défenseurs des droits de l'Homme. «Tout sera fait conformément à sa volonté. Il voulait mourir en été, il est mort en été, il voulait mourir chez lui, il est mort chez lui», a dit son épouse Natalia. «Il a vécu une vie difficile mais heureuse», a-t-elle ajouté. Les défenseurs des droits de l'Homme russes ont souligné l'importance de son travail de mémoire, dans un pays qui peine encore à se pencher sur son passé, et appelé à suivre son exemple pour créer une société plus libre en Russie. «Sans son oeuvre, il n'y aurait pas eu de mouvement pour la réhabilitation des victimes des répressions», a déclaré un des dirigeants de l'organisation non-gouvernementale (ONG) russe Memorial, Arseni Roguinski. Alexandre Soljenitsyne a «montré qu'on pouvait résister au régime et survivre», a renchéri le directeur de l'ONG «Pour les droits de l'Homme» Lev Ponomarev, tout en concédant que la Russie d'aujourd'hui, même si elle n'est «pas démocratique», ne peut être comparée à l'URSS. L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a salué hier en Alexandre Soljenitsyne, décédé la veille, un «homme au destin unique» qui fut l'un des premiers à dénoncer «à voix haute le caractère inhumain du régime stalinien». «Alexandre Soljenitsyne a traversé des épreuves difficiles comme des millions de citoyens du pays», a déclaré le père de la perestroïka à l'agence russe Interfax. «Il fut l'un des premiers à parler à voix haute du caractère inhumain du régime stalinien et de ceux qui l'ont connu mais n'ont pas été brisés», a-t-il ajouté. L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, 89 ans, grande figure de la dissidence en URSS et auteur de romans monumentaux sur les camps soviétiques tels «L'Archipel du Goulag», est décédé dans la nuit de dimanche à hier à son domicile à Moscou. Le prix Nobel de littérature est décédé «à la suite d'une insuffisance cardiaque aiguë» dimanche à 23h45 heure de Moscou (19h45 GMT), a déclaré son fils Stepan, cité par l'agence de presse Itar-Tass. L'écrivain, très affaibli depuis plusieurs années, n'apparaissait plus que rarement en public. Des images télévisées le montraient alors recevant des hôtes dans sa maison de Troïtse Lykovo, au nord-ouest de Moscou, en fauteuil roulant. Alexandre Soljenitsyne a révélé au monde la réalité du système concentrationnaire soviétique dans ses ouvrages «Une journée d'Ivan Denissovitch», «Le premier cercle» et «L'Archipel du Goulag». «A la fin de ma vie, je peux espérer que le matériel historique (...) que j'ai collecté entrera dans les consciences et la mémoire de mes compatriotes», avait-il dit en 2007 alors que le président Vladimir Poutine venait de lui remettre le prestigieux Prix d'Etat russe. Le président russe Dmitri Medvedev a exprimé ses condoléances à la famille de l'écrivain, a annoncé sa porte-parole Natalia Timakova. Dmitri Medvedev a estimé hier que l'écrivain Alexandre Soljenitsyne avait été «un des plus importants penseurs, écrivains et humanistes du XXe siècle», dans un télégramme de condoléances adressé à ses proches, selon un communiqué de la présidence. La mort du Prix Nobel de littérature, dimanche soir à Moscou, constitue «une perte irréparable pour la Russie et pour le monde entier», a ajouté le chef de l'Etat. «Toute la vie d'Alexandre Issaevitch (son patronyme, ndlr) a été consacrée à la Patrie. Il l'a servie en authentique citoyen et patriote», a poursuivi M. Medvedev, selon lequel «son nom est à jamais lié au destin de la Russie». «Alexandre Issaevitch s'est inlassablement soucié de la formation d'idéaux moraux et spirituels. Ils les considérait comme le plus important support de l'Etat et de la société et s'est battu pour leur triomphe», écrit encore M. Medvedev. «A son nom sera pour toujours associée l'idée de la protection du peuple russe», affirme le président russe pour qui «ses recherches sur les étapes critiques de l'histoire nationale ont constitué un énorme apport au développement de la culture mondiale et ont influé sur le développement de la personnalité de millions de gens». Le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage hier à la mémoire d'Alexandre Soljenitsyne, «l'une des plus grandes consciences de la Russie du XXe siècle». «Son intransigeance, son idéal et sa vie longue et mouvementée, font d'Alexandre Soljenitsyne une figure romanesque, héritière de Dostoïevski. Il appartient au panthéon de la littérature mondiale. Je rends hommage à sa mémoire», a écrit M. Sarkozy. Né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk, dans le Caucase, Soljenitsyne adhère aux idéaux révolutionnaires du régime naissant et fait des études de mathématiques. Artilleur durant la Seconde guerre mondiale, il est arrêté en 1945 et condamné à huit ans de camp pour avoir critiqué les compétences guerrières de Staline dans une lettre à un ami. Libéré en 1953, il publie en 1962 son récit sur un détenu ordinaire du Goulag, «Une Journée d'Ivan Denissovitch», avec l'autorisation du nouveau maître de l'URSS, Nikita Khrouchtchev. Pourtant d'autres livres de Soljenitsyne, «Le Pavillon des Cancéreux», puis «Le Premier Cercle» ne sortent qu'en «samizdat», les éditions clandestines, et à l'étranger, où ils connaissent un grand succès. Prix Nobel de littérature en 1970, il a été privé de sa citoyenneté soviétique en 1974 et expulsé d'URSS. Il a alors vécu en Allemagne, en Suisse puis aux Etats-Unis, avant de revenir en Russie en 1994 après la chute de l'URSS. Depuis son retour sur sa terre natale, il s'était montré critique envers l'Occident et envers l'évolution de la Russie post-soviétique, appelant à un retour aux valeurs morales traditionnelles. Il appréciait néanmoins le rôle de Vladimir Poutine, président (2000-2008) reconverti Premier ministre et partisan du retour d'une Russie forte et fière d'elle-même, malgré son passé d'officier du KGB. «Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction (...) petit à petit, lentement. Ces efforts n'ont pas été remarqués et appréciés tout de suite», déclarait-il en avril dans un album dédié au président. En 2006, Alexandre Soljenitsyne avait accusé l'OTAN de préparer «l'encerclement total de la Russie et la perte de sa souveraineté». M. Poutine, qui lui avait rendu visite le 12 juin 2007 pour lui remettre le Prix d'Etat, avait alors loué celui qui a «dédié sa vie à la patrie». «Des millions de gens dans le monde lient le nom et les oeuvres d'Alexandre Issaevitch Soljenitsyne au sort de la Russie elle-même», avait-il dit. L'hommage des défenseurs des droits de l'homme L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, qui révéla au monde l'univers concentrationnaire soviétique, a suscité un hommage quasi-unanime des dirigeants russes et des défenseurs des droits de l'Homme. «Tout sera fait conformément à sa volonté. Il voulait mourir en été, il est mort en été, il voulait mourir chez lui, il est mort chez lui», a dit son épouse Natalia. «Il a vécu une vie difficile mais heureuse», a-t-elle ajouté. Les défenseurs des droits de l'Homme russes ont souligné l'importance de son travail de mémoire, dans un pays qui peine encore à se pencher sur son passé, et appelé à suivre son exemple pour créer une société plus libre en Russie. «Sans son oeuvre, il n'y aurait pas eu de mouvement pour la réhabilitation des victimes des répressions», a déclaré un des dirigeants de l'organisation non-gouvernementale (ONG) russe Memorial, Arseni Roguinski. Alexandre Soljenitsyne a «montré qu'on pouvait résister au régime et survivre», a renchéri le directeur de l'ONG «Pour les droits de l'Homme» Lev Ponomarev, tout en concédant que la Russie d'aujourd'hui, même si elle n'est «pas démocratique», ne peut être comparée à l'URSS. L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a salué hier en Alexandre Soljenitsyne, décédé la veille, un «homme au destin unique» qui fut l'un des premiers à dénoncer «à voix haute le caractère inhumain du régime stalinien». «Alexandre Soljenitsyne a traversé des épreuves difficiles comme des millions de citoyens du pays», a déclaré le père de la perestroïka à l'agence russe Interfax. «Il fut l'un des premiers à parler à voix haute du caractère inhumain du régime stalinien et de ceux qui l'ont connu mais n'ont pas été brisés», a-t-il ajouté.