Tournoi - La Guinée équatoriale et le Gabon accueillent à partir de ce soir la 28e édition de la Coupe d'Afrique des Nations où le Ghana et la Côte d'Ivoire font figure de favoris, même si la compétition demeure ouverte à d'autres outsiders. La CAN est de retour pour le grand bonheur des férus de la balle ronde continentale et même ceux d'ailleurs qui vont suivre durant trois semaines (du 21 janvier au 12 février) la course que vont s'adonner les meilleures nations du moment pour le titre suprême de champion d'Afrique. Un sacre qui, depuis 1957, année de création de cette compétition par la confédération africaine de football, n'a souri qu'à treize nations, avec l'Egypte en tête du classement avec sept titres, dont trois consécutifs (2006, 2008 et 2010). L'Egypte, grande absente de cette édition, mais aussi le Cameroun (quatre trophées), le Nigéria (deux), l'Algérie (un) et l'Afrique du Sud (un), donnent à cette 28e édition organisée conjointement par le Gabon et la Guinée équatoriale (après celle de 2000 qu'ont accueillis le Ghana et le Nigéria) des airs de changements et confirment l'évolution de plusieurs nations moins nanties par le passé. D'ailleurs, pour le tournoi de 2012, trois nations participent pour la première fois : la Guinée équatoriale, pays co-organisateur, le Niger, qui a surclassé l'Egypte dans les éliminatoires et le Botswana, grande révélation de l'année 2011. Ce chamboulement dans la carte du football continental n'empêche pas toutefois que cinq anciens vainqueurs soient présents et que de grandes nations apparaissent comme des favoris naturels de cette édition. A commencer par la Côte d'Ivoire de la génération Didier Drogba qui possède de grands atouts et qui court derrière une consécration depuis son premier et unique sacre de 1992. Les Eléphants font de cette 28e édition un point d'honneur pour l'emporter sous la conduite d'un sélectionneur «local», François Zahoui, qui essayera de donner de la consistance à une équipe qui a déjà survolé les éliminatoires, mais qui manque toujours de finition dans les grands rendez-vous. L'autre grand favori n'est autre que le Ghana, troisième en 2008 sur ses terres, finaliste malheureux en 2010 et frôlant d'un cheveu une qualification aux demi-finales du Mondial sud-africain de la même année. La bande du sélectionneur de Gorans Stevanovic, qui a suppléé à son compatriote Milovan Rajevac, veut cette fois parvenir, avec un peu plus de maturité et de réussite, à monter sur la plus haute marche du podium, surtout qu'elle renferme une génération de joueurs doués, à l'image des frères Ayew, Muntari, Gyan ou Boateng. Derrière ces deux mastodontes se bousculent d'autres prétendants, comme le Maroc qui, depuis la finale perdue de 2004 en Tunisie devant les Aigles de Carthage, n'a pas réussi à passer le premier tour et s'est même porté sur la liste des abonnés absents en 2010 en Angola. Ressuscités par le sorcier Eric Gerets, surtout après avoir écarté l'Algérie de leur route des éliminatoires, les Lions de l'Atlas n'ont qu'un objectif, c'est celui d'aller en finale et pourquoi pas remporter un titre qui les fuit depuis 1976. Autre nation qui revient dans le giron, c'est le Sénégal, absent lors de la précédente édition, et qui se présente en favori du groupe A avec une armada de redoutables attaquants que sont les Niang, Sow, Ba, Camara, et autre Cissé. La Tunisie, rajeunie et montée sur la sélection vainqueur du CHAN 2011 au Soudan et de l'ossature de l'Espérance de Tunis, détentrice de la dernière Ligue des Champions africaine, tentera de bousculer la hiérarchie en se frayant un chemin parmi les ténors de cette édition. Le Gabon et la Guinée équatoriale, qui évoluent chez eux, joueront aux trouble-fêtes, alors que la Zambie d'Hervé Renard, toujours bien placée, semble avoir les atouts pour faire mieux que son quart de finale en 2010, surtout que les Chipolopolos ont souvent offert l'un des plus beaux jeux du tournoi. L'Angola, la Libye, post-révolution, le Mali et le Burkina Faso, et à un degré moindre le Soudan qui a le mérite de s'appuyer sur une sélection de joueurs locaux, font figure de véritables outsiders capables de créer la surprise dans une compétition ouverte et qui s'annonce passionnante avec la découverte également des nouveaux venus que sont le Niger et le Botswana qu'il ne faut pas enterrer. Et vive la fête africaine ! Guinée équatoriale-Libye Les Libyens au nom de la révolution La rencontre inaugurale de la CAN 2012 est atypique à plus d'un titre. La Guinée équatoriale, l'un des deux pays hôtes, participe en effet à sa première Coupe d'Afrique des Nations. Considéré comme l'un des petits poucets de la compétition, le Nzalang National misera sur le soutien de son public mais également sur le talent de son attaquant Bodipo (La Corogne) pour surprendre son adversaire du jour. Côté libyen, la rencontre d'aujourd'hui a une saveur bien particulière. Elle intervient quelques mois après le début du printemps arabe qui a emporté Mouammar Kadhafi sur son passage. Le changement de régime a d'ailleurs eu une incidence directe sur le groupe de joueurs convoqué pour la CAN. La star de l'équipe, Tarek Taïb, qui avait ouvertement pris le parti de Kadhafi, a ainsi été exclu de l'équipe libyenne pour la CAN 2012. Les hommes du coach Marcos Paqueta sont en tous cas mus par une volonté de fer. Ils n'ont en effet qu'un seul souhait, celui de réconforter un peuple qui a beaucoup souffert au cours des derniers mois. Sénégal-Zambie Favorable aux Lions de la Terrenga Sur le papier, les Sénégalais sont les grandissimes favoris de la seconde rencontre du groupe A. Avec des attaquants de l'acabit de Papiss Cissé, Demba Ba, Moussa Sow ou Mamadou Niang, les hommes du coach Amara Traoré ont tout pour être la grosse révélation de la CAN 2012. Alors question : l'entraîneur sénégalais parviendra-t-il à trouver le bon équilibre dans son onze de départ ? Il y a pléthore de biens en attaque. Il n'est pas sûr que les quatre stars de l'équipe sénégalaise puissent être alignées d'entrée. Il faudra donc bien gérer les éventuelles crises d'égo. Les Lions de la Terrenga auront face à eux un adversaire des plus coriaces. Avec le retour d'Hervé Renard, le public zambien a repris confiance en ses joueurs. La Zambie, qui ne dispose pas du même potentiel de joueurs que le Sénégal, ne part néanmoins pas avec les faveurs des pronostics. Groupe A Samedi 21 janvier: Guinée équatoriale - Libye (19h30 Bata) Sénégal - Zambie (22h00 Bata) Mercredi 25 janvier : Libye - Zambie (17h00 Bata) Guinée équatoriale - Sénégal (20h00 Bata) Dimanche 29 janvier : Libye - Sénégal (19h00 Bata) Guinée équatoriale - Zambie (19h00 Malabo) Groupe B Dimanche 22 janvier : Côte d'Ivoire - Soudan (17h00 Malabo) Burkina Faso - Angola (20h00 Malabo) Jeudi 26 janvier : Soudan - Angola (17h00 Malabo) Côte d'Ivoire - Burkina Faso (20h00 Malabo) Lundi 30 janvier : Soudan - Burkina Faso (19h00 Bata) Côte d'Ivoire - Angola (19h00 Malabo) Groupe C Lundi 23 janvier: Gabon - Niger (17h00 Libreville) Maroc - Tunisie (20h00 Libreville) Vendredi 27 janvier: Niger - Tunisie (17h00 Libreville) Gabon - Maroc (20h00 Libreville) Mardi 31 janvier : Gabon - Tunisie (19h00 Franceville) Niger - Maroc (19h00 Libreville) Groupe D Mardi 24 janvier : Ghana - Botswana (17h00 Franceville) Mali - Guinée (20h00 Franceville) Samedi 28 janvier : Botswana - Guinée (17h00 Franceville) Ghana - Mali (20h00 Franceville) Mercredi 01 février : Botswana - Mali (19h00 Libreville) Ghana - Guinée (19h00 Franceville) 1/4 de finale Samedi 4 février : Vainqueur groupe A - Deuxième Groupe B (17h00 Bata) Vainqueur groupe B - Deuxième groupe A (20h00 Malabo) Dimanche 5 février : Vainqueur groupe C - Deuxième Groupe D (17h00 Libreville) Vainqueur groupe D - Deuxième groupe C (20h00 Franceville) Demi-finales Mercredi 8 février : Vainqueur A1/B2 - Vainqueur D1/C2 (17h00 Bata) Vainqueur C1/D2 - Vainqueur B1/A2 (20h00 Libreville) Petite finale Samedi 11 février à 20h00 à Malabo Finale : Dimanche 12 février à 20h00 à Libreville