Aveux - «Oui, je connais la drogue, j'en entends parler, c'est chira, cocaïne ..elle fait oublier les soucis pour le consommateur….elle crée les soucis pour la famille…elle est dangereuse.» Ce sont là les réponses innocentes et spontanées de beaucoup d'écoliers du cycle moyen qui ont débattu dimanche, sans aucun complexe ni hésitation sur la drogue. Un débat qui s'est déroulé en présence de spécialistes du Centre intermédiaire de soins et de traitement des toxicomanes de la wilaya de Tipaza (CIST) et des éléments de la Sûreté nationale de la wilaya dont le lieutenant Malika Laouireme, la chargée de communication. C'était à l'occasion des journées portes ouvertes pour la sensibilisation sur la toxicomanie en milieu de jeunes, une première initiative, organisée par la Sûreté nationale de Tipaza en collaboration avec la Gendarmerie nationale, des associations et certaines directions (de l'action sociale, DAS, des affaires religieuses, le CIST…). L'aisance des écoliers avec la réserve et le silence observé par les lycéens, restés, eux, au fond de la salle, préférant écouter. Les uns n'ont voulu connaître que le sort de l'élève qui se fait arrêter par la police, s'il va directement en prison. «S'il y a une volonté, le jeune consommateur de drogue est orienté vers un centre spécialisé. Nous ne sommes pas là uniquement pour la punition, mais pour la prévention. Mais s'il récidive, il est puni», a tenu à rassurer le lieutenant Malika Laouirème. Les cadres organisateurs, dont les spécialistes du CIST ont orienté le débat et remis de l'ordre dans les idées de ces enfants et adolescents parmi lesquels pouvaient se trouver des consommateurs de drogue, en partant du principe que «semer le doute» est une thérapie. Les chiffres de la police font état de 106 affaires liées aux stupéfiants en 2011, élucidées à 100% avec la saisie de18 kg de drogue, impliquant 129 personnes de sexe masculin dont 6 mineurs. En 2009, ont été enregistrées 119 affaires avec la saisie de 3 kg de drogue. La Gendarmerie nationale, elle, a saisi à travers 4 affaires l'année écoulée,74 kg de kif traité, 21 capsules d'héroïne et 3 951 psychotropes, impliquant 232 individus. En 2007,les mêmes éléments n'avaient enregistré que 99 affaires et saisi 137 kg de kif traité. Les drogués et dealers sont prêts à tout. Il suffit de se rappeler la découverte d'une quantité de drogue cachée dans le Saint Coran découverte à Aïn Defla il y a 4 ans. Le médecin responsable du CIST, le Dr Mohamed Hammani, estime qu'à travers ce type d'activités, les enfants ont compris que les avantages de la drogue sont éphémères et de courte durée menant directement vers une addiction profonde. «On préfère dire la vérité aux jeunes et aux enfants, tout en engageant un débat démocratique sur ce fléau. Les enfants connaissent les conséquences de la drogue. On est là juste pour leur faire prendre conscience du danger et les faire douter de la situation dans laquelle ils pourraient se mettre en cas de consommation de drogue», nous a-t-il expliqué. - Le CIST, qui bouclera en février sa 1re année d'existence, a pris en charge 110 cas. La tranche d'âge située entre 18 et 24 ans y tient une bonne place. «80% de nos patients sont des polytoxicomanes. Ils consomment toutes les drogues, le cannabis en tête», a-t-il ajouté, louant la coopération des directions de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, qui leur permet d'activer au niveau des établissements au profit des stagiaires et des élèves par des équipes spécialisées. Ces jeunes viennent de la wilaya de Tipasa, mais aussi d'Alger et de Blida, «nous relevons la réussite chez 70% de ces cas. C'est un taux non négligeable comparativement à d'autres pays. Nous ne dissocions pas l'aspect médical de l'aspect social. On aide nos jeunes quand ils ont des contentieux éducatifs et juridiques».