Discours - Le nouveau dispositif d'approvisionnement en produits pharmaceutiques des établissements publics, destiné à assurer une disponibilité «totale et durable» des médicaments, a été notifié et expliqué hier aux directeurs de la santé des 48 wilayas. Selon, un communiqué du ministère de la Santé, «le nouveau dispositif permettra aux établissements publics de santé de contracter, dans la limite de 50 % de leur dotation budgétaire globale pour les titres 4 et 5, des marchés selon la formule du gré à gré simple avec la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et avec l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) et selon la formule de l'appel d'offres pour le reste de leurs fournisseurs». «Les 50 % restant de la dotation globale des établissements publics de santé pour les titres 4 et 5 seront gérés de manière centralisée sous forme d'un achat groupé auprès de la PCH et de l'IPA au profit de l'ensemble des établissements publics de santé, et ce, selon les procédures réglementaires en vigueur», précise le ministère de la Santé. Les nouvelles procédures induites par les mesures retenues lors du récent conseil interministériel consacré au dossier du médicament vont «non seulement assurer une disponibilité totale et durable de l'ensemble des produits pharmaceutiques, mais généreront d'importantes économies d'échelle du fait de l'achat groupé», selon le ministre de la Santé, qui a tenu hier une réunion de travail avec les 48 directeurs de la santé. «Ces procédures introduiront des normes plus précises en matière de maîtrise des besoins de chaque établissement, voire de chaque service», a souligné Ould Abbès. Pour lui, la promulgation récente du nouveau décret élargissant les missions de la PCH va au-delà de ce nouveau dispositif dont la finalité est d'assurer un approvisionnement «durable, régulier et à meilleur coût» des établissements publics de santé en donnant à la PCH les moyens d'assurer cette même disponibilité au niveau des officines pharmaceutiques. La pénurie de médicament qui a paralysé plusieurs hôpitaux a, faut-il le rappeler, provoqué la colère des syndicats de la santé mais aussi des associations de malades, notamment chroniques. Le SNAPO avait déploré le fait que «la production par Saïdal de l'insuline n'a pas reçu l'aide nécessaire des pouvoirs publics». Selon ce syndicat, les ruptures de stocks avaient affecté 230 médicaments, dont 170 sont indispensables. «Ces pénuries qui perdurent depuis trois ans sont imputables, selon le SNAPO, à une mauvaise gestion dans le circuit de distribution ». Certains importateurs exercent une position dominante et de monopole préjudiciable aux officines.» L'association des insuffisants rénaux s'était élevée contre «les récurrentes ruptures de stocks affectant les produits utilisés dans la greffe rénale ainsi que l'absence des antiviraux». «Ces pénuries ont causé des cas de décès à Oran et à Constantine», avait déploré le porte-parole de cette association.