Constat - La détresse sociale a, depuis quelque temps, pris de l'ampleur générant dans son sillage toutes formes de délinquance et de banditisme. Une bonne partie des délinquants se trouve être mineure. La tranche d'âge entre 13 et 16 ans demeure la plus exposée, d'où l'importance de la mise en place de mécanismes de protection. Ces adolescents fragiles et vulnérables ; sont souvent entraînés par les aléas de la vie pour se retrouver, malgré eux, devant l'impardonnable machine judiciaire. Un appareil répressif qui n'hésite pas à punir des comportements qui, aux yeux de la loi, sont des crimes. Eu égard à l'évolution effrayante de ce phénomène, nous sommes en droit de nous demander dans quelles conditions ces lois sont appliquées et sont-elles adaptées aux besoins du mineur ? Qu'ils soient inculpés, victimes ou témoins, ces mineurs ont besoin d'être accompagnés et soutenus. La justice a, dans ce cadre, l'obligation d'assurer la protection de ces enfants qui encourent de graves dangers pouvant affecter leur santé morale, physique, affective et intellectuelle. Ce dernier élément demeure le plus compromettant pour le mineur qui, dans la plupart des cas, préfère quitter les bancs de l'école une fois la machine judiciaire mise en branle. «Les enfants en contact avec la justice, comme on préfère les appeler dans certains pays, se divisent en trois catégories. Il y a l'enfant qui est lui-même accusé, soit acteur d'un crime ou délit. Ensuite, les enfants victimes qui se sont retrouvés, malgré eux, confrontés à la justice pour avoir subi des violences physiques ou morales. La dernière catégorie concerne les témoins dans des affaires judiciaires toutes catégories confondues», explique Abderrahmane Arrar président du réseau Nada. Il tient néanmoins à préciser que «le cas le plus dur est celui où le mineur se retrouve dans la position d'accusé ou lorsqu'il est impliqué dans des affaires d'adultes». Un processus lent et traumatisant attend dans ces différents cas l'enfant appelé à prendre son mal en patience en attendant le verdict final. En liberté ou sous mandat de dépôt, le processus judiciaire peut prendre des années. Un chemin long et épuisant où les dépassements seraient monnaie courante, selon le réseau NADA. L'association évoque des traitements démesurés sur lesquels elle souhaiterait faire la lumière d'où, d'ailleurs, ces diverses interrogations. Comment ces mineurs sont-ils arrêtés, écoutés, examinés, nourris pendant leur garde à vue ? Avant, pendant et après leur présentation devant le parquet, ces derniers ont surtout besoin d'être accompagnés. Une nécessité pour leur garantir respect et préservation de leurs droits fondamentaux par rapport à leur scolarité, leur santé, ainsi que leur relation sociale. Cela est d'autant plus important que les mineurs sont jugés à huis clos. Nada cherche à travers cette brèche, à sensibiliser les autorités concernées et l'opinion publique sur l'importance d'étudier les alternatives sociales proposées par la justice de mineurs. Le Réseau ambitionne de mettre en œuvre un plan de prévention au profit de cette frange de la population pour lui faire éviter le milieu pénitentiaire.