On a beau écrire, réitérer à cadence presque répétée, lancer un message avec humilité, rien n'y fait. C'est toujours l'indifférence, le silence que l'on récolte avec déception. Mais résumons en un mot l'objet de notre préoccupation. Les stèles, les plaques commémoratives et les portraits de nos martyrs sont dans un état lamentable. Agressés par l'usure du temps, l'incivisme d'une certaine minorité de citoyens, ils donnent l'impression d'être abandonnés, délaissés, oubliés. Un tort que l'on veut corriger et rectifier, en vain. A croire que les mots qu'on utilise sont des abstractions philosophiques, de mystérieuses métaphores ou d'insondables hiéroglyphes. A croire que cet appel au devoir relève d'une folle exigence. Le silence nous pousse à penser que l'autorité concernée vit au fond d'un océan ou dans les brumes de Cornouailles. Il suffit de cheminer dans certaines rues et artères de la capitale pour saisir un tant soit peu la mesure des carences. Certains portraits sont méconnaissables. Il y a des stèles brisées, des plaques lacérées, mutilées, souillées par des graffiti et autres signes inconvenants, sinon truffées d'erreurs, à l'exemple de la commune de Raïs Hamidou. Ici, les autorités locales, n'ont pas trouvé mieux que de déformer le nom réel de ce fils de La Casbah, venu de Miliana, pour rejoindre la Zone autonome d'Alger. Ils ont baptisé la plage de ce quartier, «Plage Ali la Pointe» au lieu du nom réel de ce martyr, Amar Ali, pour l'histoire et pour nos enfants. Une action doit être prise dans ce sens pour remédier à ce mal. Un signe concret et tangible serait le bienvenu. Les prémices d'une réaction sont plus que souhaitées. L'on persiste à penser dur comme fer que ce travail ne tient pas de l'impossible. Ce n'est pas une tâche insurmontable ni une question de moyens, du reste, modestes. Il n'y a rien qui entrave ou empêche une opération de restauration et de réhabilitation. «A bon entendeur salut». Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.