Réaction - La Syrie a regretté hier la décision prise le même jour par la Ligue arabe de suspendre sa mission d'observation en Syrie. «La Syrie s'étonne et regrette la décision prise par le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi de suspendre la mission d'observation après avoir décidé de la prolonger pour un mois», écrit Sana sur son site internet, citant un responsable non identifié. Ce responsable accuse M. el-Arabi d'avoir pris cette décision «sur la demande du Qatar en prévision de la réunion mardi au Conseil de sécurité» de l'ONU, où le secrétaire général de la Ligue et des responsables arabes doivent exposer les détails du plan arabe. «Cette décision a pour objectif d'augmenter les pressions en vue d'une intervention étrangères dans les affaires syriennes», a ajouté Sana. Plusieurs pays arabes ont présenté vendredi au Conseil de sécurité un projet de résolution qui reprend les grandes lignes du plan annoncé il y a une semaine par la Ligue arabe. Ce plan prévoit un transfert du pouvoir du président Assad à son vice-président. La résolution exige également «que le gouvernement syrien mette immédiatement un terme à toutes les attaques et violations des droits de l'Homme» contre sa population civile. Mais Moscou s'est opposé à ce texte. Pour sa part, la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie a justifié hier cette suspension par de la recrudescence des violences contre les civils. Le chef de l'organisation panarabe a même accusé le président Bachar al-Assad d'avoir choisi l' «option de l'escalade». «La décision de suspendre la mission des observateurs a été prise après une série de consultations avec les ministres arabes des Affaires étrangères en raison de la recrudescence des violences dont sont victimes les civils», a annoncé le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, dans un communiqué. Le régime syrien a «choisi l'option de l'escalade», a-t-il dénoncé. Les 165 observateurs de la Ligue arabe ont été déployés à partir du 26 décembre avec l'accord de Damas pour surveiller l'application d'un plan de sortie de crise prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers avant l'ouverture de négociations. Sur un autre plan, l'opposition syrienne entend faire monter la pression sur la communauté internationale, et en particulier sur la Russie, en vue d'une intervention de l'ONU au lendemain de la suspension de la mission des observateurs arabes. Bourhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble les principaux courants de l'opposition, doit se rendre ce dimanche à New York à la tête d'une délégation dans l'espoir de peser sur les discussions autour du projet de résolution défendu par les pays européens et arabes. Dans le même temps, le CNS a appelé à des manifestations à travers le monde devant les ambassades de Russie, alliée de Damas, qui avait fait usage de son droit de veto contre une première résolution sur la Syrie en octobre et a déjà déclaré son opposition au texte actuel. 16 militaires tués dans deux attentats distincts 16 militaires ont été tués ce dimanche dans deux attentats distincts en Syrie, ont rapporté l'agence officielle Sana. Dix militaires ont péri dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi à Kansafra, dans la région de Jebel al-Zaouia (nord-ouest). Et six soldats ont été tués à Sahnaya, près de Damas, dans une embuscade tendue par un «groupe terroriste armé», selon Sana. Trois civils ont également péri dans la province de Damas, où des violents combats opposaient ce dimanche des déserteurs aux forces gouvernementales qui se sont déployées à Kfar Batna et à Aïn Terma, dans la région de Ghouta, près de la capitale.