Nabil al-Arabi président de la Ligue arabe (LA) a annoncé, avant-hier, en présidant une réunion entre différents groupes arabes portant sur l'élaboration d'un mécanisme de protection des civils syriens, que son organisation s'apprêtait à envoyer une délégation de 500 personnes en Syrie pour protéger les civils. Ce contingent rassemblera entre autres des représentants d'organisations arabes de défense des droits de l'Homme, des journalistes et des observateurs militaires. Il a toutefois indiqué qu'un accord devrait être signé avec le gouvernement syrien avant l'envoi de la délégation. L'envoi de cette délégation en Syrie fera l'objet de discussions lors de la prochaine réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévue aujourd'hui au Maroc. M. Arabi s'est également entretenu avec une délégation du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble une bonne partie de l'opposition syrienne. La délégation a refusé toute discussion avec le gouvernement syrien, arguant que le dialogue est inutile. Bassma Kodmani, la porte-parole du groupe, a souligné que la décision des ministres des Affaires étrangères arabes de suspendre les activités syriennes au sein de l'organisation panarabe avait remonté le moral des gens et des manifestants. La rencontre de M. Arabi avec le CNS a eu lieu suite à la décision arabe prise samedi dernier d'inviter toutes les composantes de l'opposition syrienne à une réunion au siège de la Ligue arabe afin de trouver un consensus sur la période de transition en Syrie. Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, aurait déclaré pour sa part que la décision de la Ligue arabe de suspendre le statut de membre de la Syrie était une mesure illégale et dangereuse concernant l'action commune devant être menée, actuellement et à l'avenir, par les pays arabes. Il affirme que son pays respecterait toujours les dispositions de la Ligue arabe, et a ajouté que la suspension de la Syrie était un plan prémédité. En revanche, le ministre a souligné que malgré tout la Syrie accueillait favorablement la visite prévue dans son pays d'une délégation arabe et qu'elle avait proposé la convocation urgente d'un sommet arabe. La Syrie a accepté un plan de paix élaboré par la Ligue arabe en vue de mettre un terme à la violence qui perdure depuis plusieurs mois le 2 novembre dernier. Mais la Ligue arabe a encore accentué la pression sur la Syrie samedi dernier en suspendant, à partir d'aujourd'hui, son statut de membre de la ligue, tout en envisageant d'autres sanctions à son encontre, en raison des violences qui se poursuivent dans le pays. Rifaat al-Assad propose de remplacer son neveu, Bachar, à la tête de la Syrie Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien Bachar el-Assad, actuellement en exil à Paris, souhaite profiter de l'isolement diplomatique de son neveu pour prendre la tête du pays. Voulant incarner une autre voie, l'homme d'affaires demande à la France d'accueillir Bachar al-Assad et propose de le remplacer à Damas. Il présume être personnellement prêt à prendre la responsabilité de rentrer en Syrie, à la fois pour rassurer les minorités et pour apaiser les cœurs, affirme-t-il. Il assure par la suite son départ et son engagement à quitter le pouvoir. Il souhaiterait par ailleurs que la France accueille Bachar al-Assad. Etant à ses yeux une véritable solution pour sortir de la crise", poursuit celui qui vit aujourd'hui entre Paris, Londres et Madrid. Dimanche dernier, Rifaat el-Assad est finalement sorti de son silence après son banissement du térittoire syrien après sa trahison en tentant un coup d'état qui fut par la sute destitué du poste de vice-président en 1998. Il a ainsi pris la tête d'un nouveau mouvement d'opposition, le Conseil national démocratique, dont la direction est composée essentiellement de membres de son propre parti l'Alliance nationale démocratique unie et d'ex-membres du parti Baas au pouvoir. Il appellerait le peuple syrien à poursuivre la résistance étant selon lui la seule et unique chance de reprendre le pouvoir. Il persiste en révélant que le peuple syrien subit l'oppression depuis 500 ans. Le monde est en danger et il se dirige vers une catastrophe. Certains pays doivent relever ce défi en allant en Syrie en qualité d'observateurs sous l'égide de l'ONU, poursuit celui qui n'a pas parlé à son neveu depuis 14 ans. Pour cette mission, Rifaat al-Assad pense à des Etats qui ont une expérience de la région, qui en sont proches. La Russie qui est proche de l'Est, l'Angleterre qui est proche de l'Ouest et la France de la Méditerranée, précise l'oncle exilé de l'actuel président syrien. Tous les trois ont eu dans l'histoire une présence dans la région. Ils la connaissent bien. Ils savent comment la sortir de la crise. Ils ont suffisamment d'influence au conseil de sécurité de l'ONU pour lui faire envoyer une mission d'étude afin de voir clairement la situation sur le sol syrien, insiste Rifaat al-Assad. Si rien n'est fait, Rifaat al-Assad dit craindre que le conflit ne se transforme d'un conflit entre la résistance et le gouvernement à un conflit entre le peuple et le peuple. Il affirme que c'est un scénario tout à fait probable. Et espère que cet incident ne se produise pas.