Résumé de la 19e partie - Poirot arrive chez Mrs Restarick qui est en train de jardiner. Elle le reçoit avec beaucoup de gentillesse... Poirot, rectifia-t-il en accentuant sur la dernière syllabe. Hercule Poirot, pour vous servir. Je passai dans la région et je me suis permis de venir avec l'espoir d'être autorisé à présenter mes respects à Sir Roderick Horsefield. — Oui. Naomi Lorrimers nous a prévenus que vous pourriez arriver à l'improviste. — J'espère que cela ne vous gêne pas ? — Pas du tout. Ariane Oliver se trouvait ici le dernier week-end. Elle accompagnait les Lorrimers. Ses livres sont des plus spirituels, ne trouvez-vous pas ? Mais, que je suis sotte ! Vous êtes vous-même détective… un vrai détective ? — Je suis tout ce qu'il y a de plus réel dans le genre détective, répondit Hercule Poirot. Il remarqua qu'elle réprimait un sourire. En l'observant avec plus d'attention, il nota qu'elle était belle, mais d'une beauté assez artificielle. Ses cheveux dorés étaient si serrés qu'ils en paraissaient empesés. il se demanda si, au fond d'elle-même, elle possédait une grande assurance ou si elle ne s'appliquait pas plutôt à jouer le rôle de la lady anglaise absorbée dans son jardinage. Il se posa aussi la question de savoir ce qu'avait pu être le passé de cette femme. — Vous avez là un très joli jardin, Madame. — Vous aimez les jardins ? — Pas autant que les Anglais. Dans ce pays, vous avez un talent spécial pour ce qui touche au jardinage. A vos yeux, il possède une valeur particulière, que chez nous, nous n'apprécions pas à ce point-là. — Vous voulez dire, en France ? — Je ne suis pas Français, mais Belge — Oh ! en effet, je crois me souvenir qu'Ariane Oliver a mentionné que vous aviez appartenu à la police belge. — C'est exact. Je suis un vieux chien policier belge - il émit un petit rire poli et reprit en agitant les mains - mais vos jardins à vous autres Anglais... je les admire. Les races latines préfèrent les architectures régulières, les jardins de Versailles en miniature, et de plus, bien sûr, ils ont inventé le potager qui est très important ici aussi, vous avez le potager, mais il vous est venu de France et vous n'aimez pas les légumes autant que vos fleurs. Exact ? — Oui, je crois que vous avez raison. Si vous voulez bien me suivre. Je vous conduirai auprès de mon oncle. — Je me suis permis de vous importuner dans l'intention de rendre hommage à sir Roderick mais je tiens à vous rendre hommage à vous aussi, Madame. Je rends toujours hommage à la beauté quand j'ai la chance de la rencontrer. Il s'inclina. Elle rit, légèrement embarrassée. — Vous allez m'obliger à rougir de confusion, monsieur Poirot. — Empruntant une porte fenêtre, elle le précéda à l'intérieur de la maison. — J'ai fait vaguement la connaissance de votre oncle en 1944. — Le pauvre, il est très âgé maintenant. Sa surdité augmente. — Je crains qu'après tant d'années, il ne se souvienne plus de moi. (A suivre...)