Résumé de la 1re partie - Djamila vient de rentrer du lycée où elle enseigne. Son mari est à la maison en train de corriger des copies. Ses enfants ne sont pas encore rentrés. Djamila se place sous le jet d'eau tiède et ferme les yeux. Après une rude journée de travail, une douche est toujours la bienvenue. Elle se lisse les cheveux et entreprend de se frotter le corps, elle commence par le cou, descend aux épaules, puis au ventre et aux jambes. Elle laisse toujours la poitrine en dernier, peut-être pour s'y attarder. Elle sursaute en palpant le sein gauche : il lui semble y avoir une protubérance. Elle repasse la main : elle a bien touché quelque chose. C'est de la grosseur d'un petit pois. Elle arrête aussitôt la douche et se met à triturer la chose : c'est peut-être un muscle, se dit-elle, ou un furoncle mais un muscle n'a pas cette rondeur et un furoncle a toujours un petit bout rouge. Un kyste ? Peut-être, mais il y a aussi cette chose qu'elle n'ose pas nommer et qui fait si peur. Elle sort de la baignoire, s'essuie, met ses sous-vêtements et un peignoir, puis entrouvre la porte de la salle de bains. — Rachid ! — Oui, répond-il voix — Tu peux venir, s'il te plaît ? — C'est urgent ? Je peux finir de corriger une copie ? — ça ne prendra qu'une minute. Il arrive aussitôt : si Djamila insiste, c'est que ça doit être urgent. — Qu'y a-t-il ? demande-t-il. — Tu peux entrer ? — Dans la salle de bains ? Pourquoi ? — Entre, dit Djamila, je ne voudrais pas que les gosses nous entendent. Rachid entre, intrigué. Djamila ferme la porte et ouvre aussitôt son peignoir. Elle lui montre son sein et lui demande de tâter. Il fait ce qu'elle dit et la regarde encore plus intrigué. — Qu'y a-t-il ? — Tu n'as rien senti ? — Non, dit-il. Elle lui prend la main et lui fait toucher l'endroit où elle a senti la «chose». — Alors ? — Alors, alors, dit Rachid, c'est un bouton, un tout petit bouton ! — Et ça ne t'intrigue pas ? Tu n'as pas peur ? — Pourquoi ? Tu as déjà eu des boutons… — Mais pas comme celui-là. Touche ! (elle lui enfonce le doigt) c'est, comment dire ? homogène… ça glisse même sous le doigt… Rachid secoue la tête : — Allons, allons, je crois savoir à quoi tu penses ! Une tumeur, ça n'a pas cette forme ! — Tu crois ? demande Djamila, à moitié rassurée. — Bien sûr. Ne pense pas à ça, ça va disparaître. Et si ça ne disparaît pas, il faudra alors envisager la possibilité d'un kyste ! allez, termine de t'habiller, moi, je retourne à mes copies ! Djamila sourit, rassurée. — Moi aussi, j'ai des copies à corriger ! (A suivre...)