C'est presque au quotidien et les journaux ont fini, sans doute par lassitude, par reléguer ces informations morbides dans les pages anonymes en y consacrant quelques maigres entrefilets. Pourtant le gaz tue régulièrement chez nous et l'on annonce tous les jours les décès par asphyxie, non pas d'un mais de plusieurs membres d'une même famille. Ces morts sont dans leur écrasante majorité des familles démunies qui se chauffent comme elles peuvent dans ces contrées où la température frise le zéro degré en hiver. Alors on recourt au classique fourneau à gaz butane avec tous les risques qu'il représente, notamment le dégagement de gaz toxiques et mortels dans des endroits fermés. Ensuite, et le fait est nouveau, avec des appareils de chauffage de gaz naturel qui, par la force de la contrefaçon, présentent de graves défauts de fabrication. A tel point que le fabricant lui-même, un célèbre opérateur italien, a averti du danger en utilisant ces appareils «Taïwan», mortels puisque les dernières victimes résident dans la région de Sétif et sont toutes mortes à cause d'un chauffage au gaze naturel. Elles n'ont pas tenu compte ni entendu la mise en garde du fabricant et même dans le cas contraire, qu'aurait pu faire le père qui a cru faire une bonne affaire en achetant un appareil à bas prix ? C'est aux pouvoirs publics d'intervenir impérativement avec la plus grande vigilance et la plus grande sévérité en sanctionnant lourdement tous les réseaux criminels qui commercialisent ces engins de la mort. Passe encore que l'on porte des vêtements contrefaits et même que l'on mange du faux maïs, du faux chocolat, mais que l'on mette sur le marché des appareils contrefaits, c'est criminel et ce n'est sûrement pas les spots radiophoniques diffusés de temps à autre par la Sonelgaz, qui tente d'attirer les usagers sur le danger du gaz, qui va dissuader les pauvres bougres d'aller acheter un faux appareil de chauffage. Une riposte des services concernés, contrôleurs financiers, inspecteurs des impôts, gendarmerie, police… tarde à venir. Combien faut-il de morts par asphyxie pour que l'on daigne sévir contre les marchands de la mort et les contrefacteurs ? Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.