La ville de Constantine vient d'être endeuillée par un terrible drame. Et pour cause, une famille entière a été décimée par les émanations de gaz toxique. En effet, six personnes d'une même famille sont mortes tôt hier asphyxiées par des émanations de monoxyde de carbone à la cité El Bir, a-t-on appris auprès de la Protection civile. Les victimes, trois jeunes filles de 20, 18 et 16 ans, un adolescent de 13 ans, une fillette de 4 ans et un nourrisson de 24 mois, avaient été évacuées par des voisins à l'hôpital de la cité El Bir, près du lieu de leur résidence, où le décès a été constaté. Les corps ont été ensuite transférés par les éléments de la Protection civile, vers 2h30, à la morgue du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine. Il est à souligner qu'une enquête a été ouverte par les services compétents pour établir les raisons précises de ce drame qui semble dû, selon les premières constatations, au mauvais fonctionnement d'un appareil de chauffage. Il faut savoir à ce propos que les asphyxies sont un véritable danger dans notre pays. Pour de nombreux spécialistes, les Algériens ne sont pas assez sensibilisés sur les risques des asphyxies dues au gaz brûlé. De leur côté, plusieurs responsables de la prévention et de la sécurité au sein du groupe Sonelgaz sont montés ces dernières années au créneau pour expliquer aux ménages que le gaz, notamment le monoxyde de carbone, constitue un danger mortel pour l'homme. D'où la nécessité de faire très attention en l'utilisant. Mais, malheureusement, le manque de vigilance est responsable annuellement de l'hospitalisation de 3 000 personnes. Par ailleurs, environ 150 personnes décèdent chaque année des suites d'une intoxication au monoxyde de carbone ou au gaz. Selon l'association Primage, spécialisée dans la santé, les personnes les plus exposées sont celles âgées de 65 ans et plus, les enfants en bas âge et les malades atteints d'arthrite, de diabète, d'hypothyroïdie et de malnutrition. Enfin, de nombreux spécialistes de la prévention mettent en garde les familles algériennes contre les chauffages défectueux qui sont le plus souvent à l'origine des asphyxies enregistrées surtout en hiver. Pour rappel, les services chargés de la réalisation de programmes de logement et les fabricants d'appareils électroménagers ne respectent pas toujours les normes de sécurité requises, comme la présence de voies d'aération dans les intérieurs ou l'étanchéité, et la fiabilité des équipements. C'est pourquoi tous ces drames surviennent un peu partout en Algérie. A. S.