Le général de corps d'armée à la retraite, Mohamed Lamari, est décédé ce lundi à l'âge de 73 ans à l'hôpital Mohamed-Ziouchi de Tolga, a appris l'APS auprès de sa famille. Le défunt avait été évacué en urgence dans cet établissement depuis son domicile situé à Bordj Ben Azzouz (40 km au sud-ouest de la wilaya de Biskra), selon son frère Khaled. Ce dernier a également fait savoir que le général de corps d'armée à la retraite devrait être inhumé à Alger. Le général Lamari a démissionné en août 2004 de son poste de chef d'état-major de l'armée, trois ans après l'élection du président Abdelaziz Bouteflika pour un deuxième mandat. Il est né le 7 juin 1939 à Alger, dans une famille originaire de Biskra, dans le Sud-Est algérien. Il rejoint l'Armée de libération nationale (ALN) en 1961. Il suit plus tard une formation d'artilleur à l'Académie militaire de Frounze (ex-URSS), puis d'officier d'état-major à l'Ecole de guerre de Paris. Après avoir commandé l'état-major de région (1970-1976), il travaille dans le bureau des opérations de l'état-major jusqu'en 1988. Puis il devient commandant de la 5e Région militaire jusqu'en 1989. Enfin, il est nommé commandant des forces terrestres. Selon des écrits de presse, Mohamed Lamari se distingue tout particulièrement en janvier 1992, lors d'une réunion réunissant près de 200 officiers. Il demande alors, de façon tonitruante, au président Chadli Bendjedid de démissionner. Il estimait, après la victoire du FIS aux législatives de décembre 1991, que la gestion du «péril islamiste» passait avant tout par le départ du Président. Ecarté un moment par le Président Boudiaf en 1992, il est chargé de la création d'une «task-force» antiterroriste de 15 000 hommes. Le commandement de celle-ci lui vaudra de prendre la direction de l'état-major en juillet 1993, dans la foulée de la nomination du général Liamine Zeroual au poste de ministre de la Défense. Tout en déclarant à maintes reprises que l'institution militaire ne s'occupait plus de politique, il n'en demeure pas moins que l'ex-chef d'état-major intervenait, lors de ses sorties médiatiques, sur des questions nationales d'ordre éminemment politique. Dans l'un des entretiens accordé à la presse française, le général Lamari a accusé les autorités politiques françaises d'avoir soumis l'Algérie, durant les années de terrorisme, à un embargo de fait sur l'armement et l'équipement militaire.