Les milliers d'élèves qui désertent ces derniers jours les bancs de leurs écoles non chauffées par ces temps de froid glacial sont une gifle aux responsables en charge de l'éducation. Un secteur parmi ceux bénéficiant des plus gros budgets de l'Etat. Une grande partie de ce budget était justement censée servir à doter de chauffage les établissements scolaires. Ce qui a été annoncé et promis à maintes reprises n'a jamais été réalisé. Des pannes dans les installations de chauffage ont été enregistrées par les directions de l'éducation de la wilaya d'Alger centre et ouest au niveau de 12 établissements scolaires. Il s'agit de 2 lycées, 5 CEM et 5 écoles primaires. Pour ce qui est de la direction d'Alger ouest, les pannes ont touché 3 écoles primaires, 3 CEM et un seul lycée. Selon le directeur de l'éducation d'Alger ouest, Saad Zeghache, ces pannes sont dues à «l'usure des canalisations de gaz souterraines». Le chef du service de la programmation et du suivi à la direction de l'éducation d'Alger Centre, Ghazi El-Hadj a précisé quant à lui que le problème de chauffage concernait 5 établissements dont deux écoles primaires, deux CEM et un lycée. Ailleurs, à travers le pays, la situation n'est pas meilleure, et souvent même bien pire. Dans plusieurs wilayas du pays, les établissements scolaires se sont vidés de leurs élèves faute de chauffage. A titre d'exemple, la wilaya de Relizane compte à elle seule plus de 320 établissements scolaires dépourvus de moyens de chauffage et 44 autres ayant des équipements en panne. Pourtant, les APC sont chargées conformément au code communal de prendre en charge l'intégralité des dépenses des écoles primaires. Au vu d'une telle disposition, l'on se demande dès lors où va l'enveloppe dégagée annuellement par le Trésor public pour prendre en charge l'ensemble des besoins de ces écoles, d'autant que le département de Benbouzid ne lésine pas sur les promesses. En 2005 déjà, le ministre de l'Education avait dans le cadre du plan spécial de relance économique (PSRE), prévu d'importantes sommes d'argent pour la réhabilitation et la mise en place de chauffages. A cet effet, une enveloppe de 13 milliards de centimes a été dégagée par les pouvoirs publics pour le secteur de l'éducation. Ce dernier avait deux ans auparavant injecté une autre enveloppe financière de 3,7 milliards en 2003 et 2,145 milliards en 2004 pour ce même objectif. La logique veut qu'il y ait également une révision complète des installations de chauffage et autres avant chaque rentrée scolaire. Mais cela reste bien évidemment au stade de vœu pieux. Tout compte fait, le froid glacial qui frappe le pays depuis quelques jours a démontré la négligence flagrante des autorités qui se contentent d'annoncer des chiffres et rien que des chiffres. Le dernier en date est celui des 300 millions de DA annoncé hier lundi par l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger (APW) en vue de réparer les installations de chauffage dans plusieurs écoles à Alger. Le président des associations des parents d'élèves de la wilaya d'Alger, Khaled Ahmed a, dans ce sillage, affirmé que le problème était dû à «la négligence» et l'atermoiement dont font preuve certains directeurs d'établissements éducatifs et certains responsables communaux, en vue de résoudre ce problème, ainsi que le refus de «coopérer avec les associations des parents d'élèves».