Résumé de la 5e partie - Dans la voiture, Djamila se laisse aller au désespoir. Rachid parvient à lui faire reprendre confiance. Il y a plusieurs personnes dans le cabinet médical. Djamila, très agitée, manifeste de l'impatience. — On ne peut pas nous faire passer ? demande-t-elle à Rachid. — Nous devons attendre notre tour, dit Rachid. — Mais c'est urgent ! — Pour ces gens-là, c'est également urgent. — Mais moi… Rachid fronce les sourcils. — Tu commences déjà à t'affoler ! Elle proteste. — Non, je suis calme… seulement… — Seulement, tu dois te maîtriser ! Prends une revue, essaye de lire ! Elle prend l'une des revues placées sur une table basse. Elle l'ouvre mais elle ne parvient pas à lire. Alors, elle la ramène sur sa poitrine, et, doucement, elle glisse la main dans son corsage. Il lui semble que, depuis qu'elle est partie de chez elle, le bouton a encore augmenté de volume. Elle l'appelle toujours « bouton » ; maintenant, elle est presque certaine qu'il ne s'agit pas d'un bouton mais d'un cancer ! Le cancer… Tout à l'heure, dans la voiture, Rachid l'a presque convaincue qu'il ne s'agissait que d'un kyste, mais maintenant, ses doutes la reprennent. Un kyste, pense-t-elle, ne grossit pas à cette allure ! Maintenant qu'elle y pense, il lui semble l'avoir toujours pressenti, redouté. Il est vrai que la terrible maladie a emporté plusieurs personnes de son entourage, des parents même et elle a pensé qu'elle pouvait, elle aussi, l'avoir. Mais elle ne pensait pas que cela allait se produire maintenant… Voilà longtemps qu'on parle autour d'elle de mammographie, plusieurs de ses collègues l'ont faite et elle se promet aussi de la faire, mais faute de temps, elle l'a toujours remise à plus tard… Ah, comme elle regrette maintenant sa négligence. — A quoi penses-tu ? demande Rachid. — A la mammographie… — C'est vrai, tu aurais dû la faire… — Oui, je le regrette ! Rachid, une fois encore, tente de la rassurer. — Ce n'est pas trop tard… — De toute façon, le médecin va me l'exiger ! — Et tu seras tranquille. Elle corrige : — Disons que je serai fixée sur mon sort ! Elle se tait et se perd de nouveau dans ses réflexions. Rachid la pousse du coude. — C'est notre tour, dit Rachid. Elle sursaute et se lève. (A suivre...)