Rendez-vous - Déjà en campagne depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy devrait annoncer, aujourd'hui, à 67 jours du premier tour, son entrée très attendue dans la course à la présidentielle. Le chef de l'Etat français doit s'inviter au journal de 20h 00 (19h 00 GMT) de la chaîne de télévision privée TF1 pour lever le mystère entretenu autour de la date et la forme de sa candidature à un second mandat. Dans la foulée, il doit faire sa première sortie de prétendant dès demain à Annecy (centre-est), où une réunion publique est programmée, avant le premier grand meeting de campagne d'ores et déjà prévu dimanche après-midi à Marseille (sud-est). Depuis des semaines déjà, la décision de Nicolas Sarkozy ne tenait plus que du secret de Polichinelle. A chacune de ses sorties publiques, le Président presque candidat tombait à bras raccourcis sur son rival du PS. «J'ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas et franchement, ça approche», avait-il déclaré à la télévision le 29 janvier. En effet, après avoir envisagé de ne se déclarer qu'à la dernière minute, mi-mars, à peine plus d'un mois avant le premier tour, comme l'avait fait avec succès en 1988 l'ancien Président socialiste, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy a dû changer sa stratégie et accélérer son calendrier. Avec 25% des intentions de vote au premier tour, il ne décolle pas dans les sondages. Il est encore donné largement distancé par François Hollande (30%), et il reste menacé par la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen (17,5%). Et au deuxième tour, il est sévèrement battu par le candidat socialiste (57,5%), selon une enquête de l'institut Ifop publiée hier. Esquissant les grandes lignes de son programme, Nicolas Sarkozy a donné, la semaine dernière, le ton de sa ligne politique pour l'élection : opposition au droit de vote des étrangers hors Union européenne, refus du mariage homosexuel, réforme restreignant les droits des chômeurs, appel aux valeurs du travail, de la famille. Il a aussitôt été accusé par ses adversaires de «braconner sur les terres de la droite extrême». A l'approche de sa candidature, le Président sortant a enregistré lundi le ralliement de Christine Boutin, représentante du courant de la droite chrétienne, qui a salué les «valeurs» communes qu'elle porte avec le Président. Un autre ralliement à droite est attendu dans les prochains jours, celui de l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin (centre-droit). «Quel que soit le moment de sa déclaration, le président de la République entame l'une des reconquêtes les plus difficiles» pour un Président sortant, soulignait hier le quotidien Le Figaro (droite).