Etouffement Pour les habitants de la capitale, l?air est pratiquement irrespirable en été. Il est notoirement exprimé ici et là, et avec désolation, qu?il est très difficile, voire impossible de respirer à Alger surtout pendant la soirée, à cause des températures caniculaires et de la hausse inquiétante du taux d?humidité. Les services de la station météorologique de Dar El-Beïda contactés, indiquent que cette humidité ambiante est caractéristique du mois de juillet, quoique supérieure aux taux moyennement admis durant la saison estivale, 2000/2002, à savoir 64 à 70 %. Les données climatologiques fournies par la station de Dar El-Beïda indiquent, en effet, pour la semaine dernière, par exemple, des valeurs maximales variant entre 81 et 97 % pour Alger et sa périphérie, avec une variabilité spatiale conséquente. Les températures ambiantes maximales, elles aussi, sont de 33 à 39°c, en moyenne. Cette situation d?intolérable humidité devrait, se poursuivre pour les semaines à venir avec des conséquences certaines sur la santé des Algérois. Ces conditions climatiques très éprouvantes s?accompagnent d?une détérioration de la qualité de l?air due, entre autres, aux émanations toxiques, à l?oxyde de carbone et au plomb. L?humidité est-elle un phénomène interagissant avec la pollution atmosphérique sur l?équilibre et le bien-être de l?être humain ? Effectivement, de nombreuses études d?impact sur des segments de la population algérienne et des recherches épidémiologiques ont tenté d?expliquer la multiplication des maladies respiratoires. Cependant, la problématique que soulève l?humidité reste incertaine et totale. «L?accroissement du taux d?humidité fort élevé enregistré dans la capitale, peut favoriser, voire aggraver, précise un spécialiste auprès de l?Insp, sans toutefois en être la cause unique, les maladies respiratoires chroniques, telles que l?asthme ou les problèmes cardio-vasculaires». Mais, fait-il remarquer qu?«en l?absence d?une évaluation concrète de l?impact sanitaire de cette pollution, aucune conclusion précise ne peut être dégagée». Le phénomène de la pollution atmosphérique perdurera, si aucune action sérieuse n?est pise, notamment la mise en place d?un réseau de surveillance sanitaire de la qualité de l?air. «Inspirées d?une approche intersectorielle envisagée depuis peu, des actions sont effectuées, depuis avril 2001 et jusqu?en août 2002, par les services des ministères de la Santé et de l?Environnement», souligne-t-il. «Puisque tous les secteurs doivent véritablement s?impliquer, leur entraide doit se faire même si ce projet n?est financé maintenant que par le ministère de la Santé», déclare-t-il. Beaucoup a été dit à propos de la pollution à Alger, des différents aspects, origines et conséquences à moyen et long termes. Des analyses très sérieuses ont été faites par de nombreuses institutions nationales et internationales. La principale forme de pollution dominant actuellement, dans la capitale est celle de l?atmosphère. Quand on lève les yeux au ciel à Alger, surtout en période estivale, on est frappé par l?accumulation de couches brumeuses très denses, certes non comparables au smog londonien, qui persiste la matinée, en particulier. La circulation automobile est cause de la fumée très incommodante dégagée quotidiennement par les véhicules en circulation, parfois de vieux tacots brinquebalants, sur tout le réseau routier de la capitale. A cela s?ajoutent les atteintes permanentes à la salubrité publique, tels que des entassements, ici et là, de déchets solides, de détritus nauséabonds qui empestent l?air de tous les quartiers et polluent les plages de la capitale. Il serait inutile d?évoquer toutes les nuisances que subit Alger depuis des décennies.