Estimation - Le trop-plein d'eau déversé, à la fin de la semaine dernière, par les quatre ouvrages hydrauliques de la wilaya, «aurait pu remplir un nouveau barrage», a indiqué, hier, samedi, le wali, Ahmed Maâbed. Présentant le bilan des récentes inondations qui ont causé la mort de trois personnes emportées par les eaux, et des dégâts considérables aux infrastructures de base, le chef de l'exécutif local a précisé qu'en plus des pluies diluviennes, «ce sont quelque 200 millions de m3 qui ont été lâchés des barrages de Cheffia, de Mexa et de Bougous dans la wilaya d'El-Tarf et de Bouhamdane (Guelma)». La zone ouest de la wilaya d'El-Tarf, qui englobe les daïras de Ben M'hidi, de Drean et de Besbes, est la plus sévèrement touchée par ces inondations qui ont provoqué la fermeture de plusieurs routes et l'isolement d'une partie importante de cette zone, a ajouté le wali. Les précipitations enregistrées durant moins de 48h, à la fin de la semaine dernière, ont atteint les 128 mm alors qu'à la même période, l'année dernière, il n'avait été recueilli que 70 mm, a également précisé ce responsable. «Pour faire face à cette situation, l'intervention des hélicoptères de l'Armée nationale populaire (ANP) a été salutaire pour sauver par hélitreuillage 55 personnes en danger réel de mort, alors que les éléments de la Protection civile et de la marine nationale ont utilisé des embarcations pneumatiques pour secourir 115 personnes, ainsi que 14 familles se trouvant dans une situation dramatique car encerclées par les eaux», a fait savoir M. Maâbed. Ces inondations ont également provoqué des dégâts «assez importants» à trois ponts, le premier sur l'Oued Oum-Essad, enjambant la RN 44 à l'entrée Est de Bouteldja, le second reliant Mechta Teffaha à Aïn Djenane (commune de Asfour) et le troisième sur l'Oued Bounamoussa, à l'entrée Est de la daïra de Ben M'hidi. Trois jours après la catastrophe, la circulation reprend peu à peu sur certains axes routiers affectés par ces inondations. Des mesures adéquates ont été prises pour conforter à nouveau les ponts affectés afin de les rouvrir à la circulation routière «dans les plus brefs délais», a-t-on assuré. Selon le wali d'El-Tarf, «une seconde phase, entamée, hier, samedi, consiste à évaluer les dégâts occasionnés aux différents secteurs d'activité afin de prendre les mesures nécessaires pour leur réhabilitation». Une opération de nettoyage des routes, des cités et des quartiers urbains pour les débarrasser des détritus qui les encombrent a été également lancée, hier. Pendant que des hélicoptères de l'Armée nationale populaire continuaient toujours de survoler cette wilaya sinistrée, à la recherche de personnes en danger, la wilaya d'El-Tarf offre un spectacle de désolation avec la formation d'un énorme étang qui va du lac Oubeira, à l'Est, jusqu'à Ben M'hidi à l'Ouest.