Chiffres - Pas moins de 767 personnes ont trouvé la mort dans 18 467 accidents de la route enregistrés en zones urbaines à travers le pays en 2011. Ce chiffre marque une hausse de 15,17% pour les décès, et 16,19% pour les accidents, par rapport à l'année 2010, selon les derniers chiffres communiqués par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le nombre de personnes blessées a connu, lui aussi, une hausse de 17,89%, soit 21 425 en 2011 contre 18 173 en 2010, à lire le bilan annuel 2011 de prévention et sécurité routière. Il n'y a aujourd'hui plus aucun doute, les statistiques sont unanimes à pointer du doigt les conducteurs qui sont responsables de 17 525 accidents sur les 18 467 enregistrés au cours de l'année écoulée. L'inobservation des règles de conduite vient en première position à raison de 94,90% des accidents perpétrés. Elle est suivie de près par l'excès de vitesse avec 21% puis les dépassements dangereux qui sont de l'ordre de 10%, et enfin le défaut de maîtrise du véhicule qui est cité dans 1,4 % des accidents. 70% des personnes impliquées sont âgées de moins de 40 ans. Elles représentent 70% des contrevenants qui seraient beaucoup moins vigilants sur la route entre 15h et 18h notamment en fin de semaine, selon la DGSN. Selon l'ancienneté du permis de conduire, les titulaires des permis de moins de 2 ans ont été impliqués dans 14 250 accidents, 37% d'entre eux sont âgés de 18 à 25 ans. Les piétons sont, quant à eux, responsables de près de 8% des accidents de la route. Au facteur humain très présent dans ce carnage, est venu se greffer, ces derniers temps, l'accroissement du parc automobile qui «a conduit irrémédiablement à l'augmentation de la sinistralité. Cela a été vérifié à travers les études menées à travers le monde», atteste le commandant Ahmed Naït Alhocine de la DGSN. Le parc automobile est en effet passé de 3 millions de véhicules en 2006 à 5,5 millions en 2011. Le fléau a connu une augmentation de 25% en l'espace d'une année, et ce sur l'ensemble du territoire national même si les zones urbaines restent les plus affectées. Ces dernières ont connu une hausse de 16% en 2011 avec 18 500 accidents générant 21425 blessés (17%) et 767 tués, soit 15% de plus que 2010. Les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré pas moins de 100 000 automobilistes flashés par les radars roulant à une vitesse de 180 km/h sur nos autoroutes. Les véhicules légers ont été cités dans 31% des cas d'accidents pour excès de vitesse, viennent en deuxième position les véhicules de transport de marchandises avec 22% et en dernier arrivent les véhicules de transport de voyageurs avec un taux de 18 %. Cette sinistralité qui a été calculée par apport au nombre de véhicules et de kilomètres parcourus, s'explique par le fait qu'«on a eu une extension et une amélioration du réseau routier national. Mais aussi par le fait que le transport des citoyens et de marchandises dans notre pays se fait essentiellement par voie terrestre», précise le commandant Naït Alhocine. En attendant le développement des autres modes de transport supplétif aux véhicules à l'image du rail, du métro et du tramway, l'hécatombe qu'enregistrent nos routes n'est pas près de s'arrêter du moins dans l'immédiat. Une réflexion que ne semble pas partager le représentant de la DGSN qui ne cache pas son espoir en cette nouvelle politique qui «ne saurait tarder à porter ses fruits dans quelques années du fait qu'on empruntera de moins en moins le véhicule».