Tragédie La commune est sortie de l?anonymat à la suite de douloureuses circonstances. C?était un lundi 5 octobre 1998, vers 20h, quand les terroristes non satisfaits d?avoir fait exploser une bombe à Ghriss, une commune distante d?une quinzaine de bornes seulement, se sont attaqués à une famille vivant paisiblement dans une ferme isolée à 3 km seulement du centre de Tizi. Ce carnage a coûté la vie à 7 personnes, toutes égorgées, faisant partie de la famille Bekouche dont deux enfants âgés de 5 ans et 6 mois. Après cette tragédie, les regards se sont résolument tournés vers l?avenir et le développement de cette commune élevée au rang de daïra à la suite du récent découpage administratif. Ainsi, des efforts considérables ont été réalisés par les responsables qui se sont succédé à la tête de cette commune. Il y a quelques années, Tizi se limitait presque à sa gare ferroviaire aux trafics multiples, sachant que tous les trains desservant Saïda et Béchar transitaient par cette station. Petit à petit, le village prenait un peu plus d?ampleur. De nouvelles infrastructures socio-éducatives ont été réalisées, tels le nouveau siège de l?APC, le centre culturel, un CEM, de nouvelles écoles et de nouveaux logements sociaux, une station de conditionnement des fruits et légumes et une unité Orolait. Le choix de l?implantation de cette dernière a été conditionné par la présence de l?eau potable en quantité et en qualité dans la commune de Tizi. En effet, les réserves hydriques et la richesse de la nappe phréatique de cette commune font que Tizi n?a jamais été confrontée au problème de l?AEP. Mieux encore une partie de la commune de Mascara est alimentée depuis cette région. Tout récemment, la commune de Hacine a commencé à être alimentée en AEP depuis Tizi. Cette situation est mise à profit par les agriculteurs pour le développement de l?agriculture, notamment l?arboriculture et le maraîchage. Toutes les parcelles sont exploitées, et nombreux sont les puits destinés à leur irrigation. Du coup, la commune de Tizi est convoitée par des opportunistes. Les demandes de lots de terrains affluaient au niveau de l?APC qui ne pouvait répondre à toutes les sollicitations. Tous les terrains vagues et autres espaces ont été morcelés et cédés au prix exorbitant de 1 460 DA le mètre carré. Selon M. Bouziane Djillali, président de l?APC de Tizi : «La demande d?acquisition des lots de terrain à bâtir est de loin supérieure à l?offre. Du jour au lendemain, un net regain d?intérêt s?est manifesté à l?égard de notre commune. La gestion du foncier est confiée à l?agence foncière de la daïra de Bouhanifia chargée de procéder à la régularisation des habitants du centre de regroupement démunis d?actes et ceux ayant construit illicitement. Notre but est d?assainir la situation en matière de foncier. Notre souhait est de faire bénéficier les citoyens d? actes de propriété et de renflouer les caisses de la commune, car les citoyens sont obligés de s?acquitter des droits de voirie». La commune de Tizi s?étend sur une superficie de 198 km2 pour une population avoisinant les 12 000 âmes. En l?espace de quelques années, la commune s?est agrandie en s?étirant de long en large. C?est presque une petite ville qui a instauré ses bases. De par sa situation géographique favorable, cette commune connaîtra, à coup sûr, un nouvel essor. Même la population a opté pour la discipline puisque pour toute nouvelle réalisation, elle se conforme à la réglementation en se rapprochant des services de l?urbanisme de sa commune. «Les agents de l?APC affectés à ce service sont chargés d?assister le citoyen en lui prodiguant les conseils nécessaires dans le domaine technique. Ils font le suivi des nouvelles constructions et s?assurent que les citoyens respectent les plans présentés préalablement. Fini le temps où chacun construisait comme bon lui semblait, d?une manière anarchique, sur un terrain dont il n?était pas propriétaire. Aujourd?hui, les choses évoluent dans le bon sens et le citoyen se soumet au strict respect de la réglementation. De son côté, l?administration lui facilite la tâche en mettant à sa disposition un terrain viabilisé (AEP, assainissement et électrification). Même en zone éparse, le citoyen est soumis aux mêmes règles», devait ajouter M. Bouziane Djillali, président de l?APC de Tizi. Abordant le problème lié à la situation sécuritaire, le premier responsable de la commune devait nous dire : «Au début des événements, la commune avait souffert du terrorisme, car il y avait trop de complices parmi les citoyens. Avec le temps, le bon sens et la sagesse ont prévalu. La population a pris conscience du danger et s?est constituée en groupe d?autodéfense. Après l?installation d?un détachement de la garde communale, des patriotes ont pris les armes pour défendre leurs biens et leur honneur. Même ceux qui avaient fui leurs douars y sont retournés armes à la main et les assassinats commis par les terroristes ne sont plus qu?un mauvais souvenir. Face à la vigilance et à la détermination de la population, aucune incursion terroriste n?a été enregistrée depuis. Les services de sécurité veillent en multipliant les sorties nocturnes pour parer à toute éventualité et leurs man?uvres sont facilitées par l?absence de forêts pouvant être exploitées par les terroristes», devait nous dire en guise de conclusion le président de l?APC (RND) de Tizi.