Protocole - Les responsables viennent à l'occasion lire quelques paragraphes, distribuer quelques fauteuils roulants et surtout tenir des promesses qui sont renvoyées aux calendes grecques. Est-ce suffisant de commémorer ce 14 mars, journée nationale du handicapé, qui n'est en fin de compte qu'une date symbolique ? Assurément pas. Nous avons célébré la même occasion à la même date de l'année dernière. Depuis, qu'y a-t-il de changé pour une population éprouvée à la fois par la nature et par la société ? Rien. Toujours les mêmes misères et les mêmes déboires qui n'en finissent pas. Les ans se succèdent et se ressemblent. Les discours ne manquent pourtant pas. A en croire les ministres et autres responsables, l'Etat s'est engagé à assurer le bienêtre de tous les Algériens. Il considère la protection et la promotion des personnes handicapées comme une priorité de son action dans le domaine de l'intégration sociale, laquelle appelle l'élimination de toutes les formes de discrimination et la prise en charge des besoins spéciaux des individus et des groupes faibles et vulnérables que sont les personnes handicapées. Ces mêmes responsables viennent à l'occasion lire quelques paragraphes, distribuer quelques fauteuils roulants et surtout tenir des promesses, qui sont renvoyées aux calendes grecques. Hormis quelques sorties sur le terrain à la rencontre des handicapés dans des centres spécialisés, aucun des droits revendiqués, depuis toujours par cette catégorie n'ont eu d'échos favorables. Ces oubliés de la société, à travers des rencontres initiées ici et là, ne cessent de revendiquer la revalorisation de la pension, de la facilitation de l'accès au travail, aux soins et au logement. Ils revendiquent aussi l'aménagement des espaces publics de façon à leur assurer une certaine mobilité ce qui leur ouvrira grandes les portes d'accès, au monde de l'éducation notamment. Ils exigent également que l'Etat améliore leurs conditions de vie car, soutiennent-ils, même l'allocation qui leur est octroyée n'est pas versée de manière régulière. Il est vrai que cette même pension est passée en 2007 à 4000 DA, mais est-elle suffisante pour répondre aux besoins d'une catégorie qui dépense deux fois plus qu'une personne valide ? C'est dire que la journée nationale des handicapés vient, en l'occurrence, nous rappeler nos lâchetés collectives tout au long de l'année. La reconnaissance de la dignité des personnes handicapées, c'est avant tout leur reconnaissance comme membres à part entière de la communauté. On y reviendra certainement le 14 mars de l'année prochaine.