Tentative - Loin d'être en reste, les autres partis tentent eux aussi de chevaucher cette «lame de fond» afin de rester présents sur la scène. C'est, par exemple, le cas d'Aboudjerra Soltani. Celui-ci, plus volubile que jamais, parle souvent de corruption à chacune de ses sorties publiques dans sa pré-campagne. Il n'attend sans doute que l'occasion de venir s'expliquer devant le juge de Blida dans l'affaire d'El-Khalifa qui a connu de nouveaux rebondissements, sachant qu'il a été ministre du Travail et de la Protection sociale du temps où les caisses de la sécurité sociale avaient reçu ordre de placer massivement leur argent au niveau de la banque de l'ancien golden-boy algérien. Mais ce n'est pas là le seul thème de cette pré-campagne qui est en train de s'apparenter à une véritable foire d'empoigne. Le chef du Front pour la justice et de développement (FJD), Abdellah Djaballah, même s'il s'est opposé à une alliance des formations politiques islamistes en vue des élections législatives du 10 mai prochain, invoquant ses tentatives depuis le début de son parcours politique en 1976 pour rassembler les islamistes, se sont soldées par un échec. Il n'exclut pas en revanche de s'associer avec d'autres formations politiques «pour assurer la surveillance des prochaines législatives et nouer avec elles des alliances après le scrutin». Le chef du FJD est convaincu de la victoire de son mouvement, mais il «appréhende une forte abstention». Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de l'ex-candidat à l'élection présidentielle, Mohand Oussaïd Belaïd, qui déclare vouloir s'éloigner totalement de «l'argent politique» est monté à «cheval» dans la course à la députation dans une vingtaine de wilayas. Le Front national de la justice sociale (FNJS) de Khaled Bounedjma, responsable de l'organisation des enfants de chouhada, prendra part à ces législatives pour «barrer la route aux opportunistes». Il y a aussi la participation du Front El Moustakbel de Abdelaziz Belaïd, un dissident du FLN et ancien responsable de l'UNJA, du Front national pour les libertés (FNL) de Mohamed Zerrouki et du Mouvement populaire algérien (MPA) dont le secrétaire général est M. Amara Benyounès, ancien ministre et dissident du RCD. Les responsables de ces partis politiques, nés dans la foulée des révoltes arabes, parlent déjà «de mise en place de mécanismes de défense pour l'économie nationale et de protection des entreprises nationales de la gourmandise des multinationales». Un autre parti se met également en selle, le Parti de l'équité et de la proclamation (PEP) de Mme Naïma Salhi qui a reçu le récépissé de dépôt de son dossier au début du mois de mars. Ça parle déjà au niveau du PEP d'un discours qui consiste à conquérir l'électorat. La hausse des prix, le chômage, l'inflation, sont autant de problèmes qui devraient constituer du pain béni pour les candidats à la députation du PEP. Il reste toutefois, une question pertinente qu'aucun parti ne développe, pour le moment du moins, celle de savoir la capacité de chaque parti d'«imposer» ce discours dans les faits et à surmonter l'opposition des grandes pointures rodées dans la manipulation et des coulisses de l'hémicycle du boulevard Zighoud-Youcef.