Grand écran - Quatre films sur les dix mis en compétition pour l'obtention du prix de la section "Jeunes talents" ont été projetés hier à Tizi-Ouzou, dans le cadre de la 12e édition du Festival national du film amazigh. «Peut-être un jour», un court métrage réalisé par Mokhtar Dahmani est une fiction traitant du statut de l'artiste en Algérie, à travers l'histoire de Rachid, un jeune artiste qui peine à concrétiser son rêve de toujours, à savoir celui de devenir chef d'orchestre. «Agerroudj N Tezgi (Le trésor de la forêt), est un documentaire réalisé par Katia Saib, sur la passion que voue le jeune Brahim à la cueillette des champignons dans une luxuriante forêt de Kabylie où se côtoient les champignons comestibles avec les champignons vénéneux. En fin connaisseur, Brahim expose, dans ce film les signes de distinction entre ces deux catégories de champignons. Un travail qu'il fait avec passion, même s'il ne cache pas son désarroi face au phénomène de pollution des forêts. «Uzzu» (La flamme de l'amour) est un film documentaire, réalisé par Sonia Ahnou, invitant à parler d'amour pour faire reculer les préjugés tenaces inhibant l'expression de ce noble sentiment. En donnant la parole à des étudiants des deux sexes pour aborder ce sujet, la réalisatrice propose aux jeunes de livrer leurs points de vue, voire leurs aventures amoureuses, pour vaincre certains tabous entourant encore le sujet. «Bouboule et la galerie des miroirs» est l'œuvre de Tarik Ait Menguellat. Une courte animation du genre expérimentale, portant à l'écran la réflexion déformante par une série de miroirs, entreposés dans un long couloir, de l'image de Bouboule, dont la caricature, poussée à l'extrême pour mieux exprimer sa peine à se retrouver dans ce monde complexe, tel que suggéré en filigrane par ce film. Par ailleurs, et en marge des projections, une rencontre portant sur le thème «le doublage au service de tamazight» a été animée à la radio locale de Tizi-Ouzou. C'est ainsi que Abdelmadjid Bali, membre de l'Office national des droits d'auteur a expliqué : «ll faut saisir l'opportunité qu'offre le doublage, ou l'adaptation cinématographiques vers tamazight, pour dépasser l'écueil des contraintes matérielles de création et rattraper le retard enregistré en matière de création et de production dans le domaine du 7e art.» Il a, ensuite, ajouté : «Il faut, toutefois, être exigeant en matière de qualité et de choix de la langue, pour ne pas dénaturer l'œuvre originelle.» Il a, en outre, déploré «la mauvaise qualité des doublages diffusés sur la TV Tamazight (TV 4) ou la langue utilisée est une sorte de patchwork de tamazight qui dénature l'œuvre initiale et ne permet pas d'apprécier la version doublée».