Exclusion - C'est une liste entière de femmes candidates à la députation qui «saute». Les victimes parlent de «magouilles» et de «machisme». Les tabous ont toujours la vie dure quand il s'agit d'introduction de femmes dans des listes à la députation et de postes de responsabilité dans notre pays, malgré les orientations du président de la République et la loi organique qui accorde un grand intérêt à la participation de la femme aux questions politiques et sociales, une vérité que nous avons constatée au sein du Parti du renouveau algérien (PRA) de la wilaya de Tipaza. C'est dimanche en fin de journée que fut annulée à la dernière minute une liste de candidates élaborée à 100% par des femmes, et qui avait auparavant reçu la caution de la direction du parti. Selon Mme Kheira Tayeb Attou, ex-tête de liste du PRA au niveau de la wilaya de Tipaza, il y aurait magouille et connivence entre le président du parti, M. Kamel Bensalem, et le préposé à la réception des dossiers de candidature. «Comment expliquer que l'agent en charge de la réception des dossiers de candidatures aux législatives au niveau de la wilaya de Tipaza refuse, sans motif valable, dans la matinée du 19 mars, une procuration dûment signée par le président du parti pour nous dire dans l'après-midi qu'une autre personne titulaire de la même procuration a déposé un dossier de candidature en milieu de journée pour le compte du PRA ?». Notre interlocutrice dit avoir pris attache avec M. Kamel Bensalem dans la journée même et avoir perçu sa réponse comme une insulte. «Il fallait mettre des hommes avec nous sur la liste», rapporte-t-elle. Ce que n'arrive pas à comprendre notre interlocutrice, c'est ce comportement du premier responsable du parti qui agit en catimini pour annuler une liste à laquelle il avait donné son accord quelques jours avant. «Notre liste contient des candidates, toutes cadres et remplissant les conditions d'éligibilité. Elles ont même sacrifié leur vie de famille pour être au rendez-vous d'une consultation très importante pour notre pays. Finalement, c'est un coup de poignard dans le dos que nous avons reçu de la part d'un parti à qui nous avons fait confiance en acceptant son parrainage». Les malheureuses candidates, qui se sont préparées pour mener une campagne électorale, disent être convaincues que des «machos se trouvent aussi dans les rouages des partis politiques». Démission d'un membre de la commission de surveillance des élections En signe de solidarité avec les 10 femmes candidates, qui devaient représenter le PARTI DU RENOUVEAU ALGERIEN (PRA), au niveau de la wilaya de Tipaza, mais, écartées le 25 mars courant par le même parti qui a annulé, leur participation aux prochaines échéances électorales, l'une des femmes, membre de la commission de wilaya, pour la surveillance des élections figurant dans la même liste des 10 femmes en 10 eme (dixième) position ,a présenté hier lundi sa démission de la commission, qu'elle a faxée au président du parti, M.Kamel Bensalem.