Adhésion - Le «moteur de l'Algérie», qui veut devenir membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a redémarré et il s'agit à présent de le faire tourner. C'est ce qu'a déclaré hier à Genève le président du groupe de négociations de l'OMC en charge de ce dossier, l'ambassadeur belge François Roux, selon une source proche de l'OMC. L'ambassadeur a tenu ces propos lors d'une réunion informelle du groupe de négociations à Genève, qui a fait un tour d'horizon sur les progrès accomplis en matière de réformes par l'Algérie. L'Algérie négocie actuellement avec une douzaine de pays membres de l'OMC son accès au marché en matière de biens et services. L'Algérie a aussi déposé en février dernier une nouvelle offre sur les services. Il lui reste encore des réformes législatives à adopter en matière de normes techniques phytosanitaires et sanitaires, a-t-on indiqué de même source. Au cours de cette réunion informelle, une douzaine de pays se sont exprimés et la plupart était des pays en développement arabes, qui ont souligné la nécessité de considérer l'Algérie comme un pays en développement, et de ne pas aller trop loin dans les demandes à son égard. L'Algérie était représentée au cours de cette réunion informelle par M. Cherif Zaaf, directeur général du commerce extérieur. Ces concertations ont permis à la partie algérienne de se préparer aux négociations officielles prévues fin juin prochain. En janvier 2008, le groupe du travail a examiné le projet de rapport révisé sur le commerce extérieur de l'Algérie et sur les réformes engagées par les pouvoirs publics pour rendre le cadre juridique et institutionnel conforme aux règles de l'OMC. L'Algérie a ainsi, adopté de nouvelles lois en matière d'obstacles techniques au commerce, des mesures sanitaires et phytosanitaires, de propriété intellectuelle, de pratiques anti-dumping, de sauvegarde et de mesures compensatoires, de politique des prix, d'évaluation en douane, d'importation de produits pharmaceutiques et de boissons alcoolisés et d'exportation de viandes bovine et ovine et de palmiers. Pas moins de 36 textes ont été révisés. En 2010, l'Algérie avait répondu à 96 questions des pays membres de ce groupe de travail. La demande d'adhésion de l'Algérie à l'ancêtre de l'OMC, le GATT, remonte à 1987, mais les négociations effectives d'adhésion n'ont débuté qu'en 2001. Elles ont été retardées en raison de son statut de pays pétrolier et du refus de l'Algérie de l'ouverture des services relatifs au secteur de l'énergie. Elle refuse également d'augmenter les prix des carburants, notamment celui du gasoil, pour permettre à des compagnies étrangères de s'installer dans la distribution. A ce jour, l'Algérie a mené dix rounds de négociations multilatérales, durant lesquels elle a traité 1.600 questions liées à son système économique. Alger a aussi tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays et qui se sont soldées par la conclusion de cinq accords bilatéraux.