Accroc Qu?attend Ahmed Ouyahia pour pouvoir enfin former son Exécutif, une semaine après avoir été reconduit dans ses fonctions par le président de la République ? Si des rumeurs laissent, aujourd?hui, croire que le chef de file du RND aurait finalisé sa liste, il est clair que si retard il y a, il ne peut résulter que des atermoiements des formations politiques aux appétits voraces. Il est vrai que dans les m?urs politiques, c?est le cas de l?Algérie, la formation d?un gouvernement est souvent précédée d?une véritable guerre de tranchées entre grosses cylindrées, sur fond de tractations, faisant monter les enchères quand l?occasion leur est offerte. C?est l?exemple du MSP de Abou Djerra Soltani, rentré dans la sphère de l?alliance présidentielle avec l?envie de gagner le maximum de portefeuilles stratégiques au change, ou du FLN, version redresseurs, qui, en attendant sa totale mue, est perçu comme une pierre d?achoppement, mais qui, de toute évidence, espère chasser les démons benflissiens, seule condition pour être tout près dans le rétroviseur du RND. Un RND dont on dit qu?il est promu à être égal à lui-même, c?est-à-dire disposé à arracher les gros ministères, notamment de l?Intérieur, de l?Economie, des Finances et de l?Education. Le parti de feu Nahnah est, pour certains, le principal semeur de troubles. L?histoire retient qu?il n?est pas à ses premières «surenchères» ; l?on se rappelle qu?il a, tout le temps, mis la barre très haut quand il s?agissait de postes clés. Lors de la formation du gouvernement de coalition de 1997, le parti voulait monnayer sa politique participationniste par son ministère stratégique, le très prisé département de l?Education, en vain. En 2004, le même MSP revient au galop, sans l?aura de Nahnah, mais toujours avec la même ardeur de voler haut même si pour certains observateurs, le parti de Soltani n?a guère aujourd?hui, les moyens de sa politique. Devant l?intransigeance des uns et des autres, à ne se contenter que de miettes, l?on comprendrait facilement pourquoi le PT de Louisa Hanoune ne s?aventure pas à jouer dans la cour des grands, réservant ses forces pour bâtir un grand parti et ne pas s?éparpiller dans des petits postes ministrables, seule alternative pour lui faire épargner l?étiquette de «politique participationniste», surtout que le prochain gouvernement aura du pain sur la planche avec des dossiers économiques très brûlants, comme l?adhésion de l?Algérie à l?OMC, une adhésion contre laquelle le PT de Louisa Hanoune s?est tout le temps insurgé.