Le texte litigieux refusé par les pétroliers, critiqué par les partis de la majorité dont le RND pour être finalement gelé par le président de la République, est reconduit par le gouvernement dans sa forme originelle à la veille de la bipartite sans en informer les concernés. Cela sent fortement la décision politique, voire l'oukase. Le coup de gueule de Sidi Saïd, vrai ou simulé, est la première petite vague sur l'immobile océan du consensus politique actuel. Le patron des syndicalistes, en contact permanent avec le chef du gouvernement, rejette en bloc la remise en selle du projet de loi sur les hydrocarbures par Chakib khelil. Pour les spectateurs que nous sommes de la belle harmonie familiale entre gouvernement, Parlement et partenaire social, le fait est troublant. Il semble bien que les membres de cette famille se fassent des cachotteries. Sidi Saïd justement se demande pour quelle raison son interlocuteur, Ouyahia en l'occurrence, ne lui a soufflé mot de cet agaçant projet de loi. Faute de réponse probablement, le syndicaliste retourne son ressentiment contre le ministre de l'énergie qui est, soit dit en passant, sous l'autorité du chef du gouvernement. Alors ? Quelqu'un, dans cette affaire, est forcément en déphasage avec sa majorité. Le texte litigieux refusé par les pétroliers, critiqué par les partis de la majorité dont le RND pour être finalement gelé par le président de la République, est reconduit par le gouvernement dans sa forme originelle à la veille de la bipartite sans en informer les concernés. Cela sent fortement la décision politique, voire l'oukase. Le secrétaire général de l'UGTA qui s'offusque, à juste titre d'ailleurs, de ce projet qui ne figure même pas dans le programme du gouvernement, devrait s'en tenir cette fois-ci à des revendications plus crédibles. Demander par exemple un vrai débat sur les bienfaits de cette loi sur l'économie du pays et la situation des travailleurs. Chacun en tirera au moins quelque profit pédagogique. Pour le reste, tout le reste, l'issue sera celle qu'aura décidée un Exécutif qui a tous les atouts en main pour convaincre parlementaires et syndicalistes de la justesse de ses options. Il n'est pas dit, bien sûr, que les travailleurs l'entendent de cette oreille. Mais cela, surtout hors période électorale, relève des compétences de l'UGTA. En définitive, même en y regardant de plus près, le sympathique chef de la centrale n'a pas réussi à nous faire croire que la grande majorité au pouvoir a un accroc à son habit d'apparat. G. K.