La lenteur des réformes relève de la responsabilité des hommes qui sont chargés de les appliquer. Dix-neuf ministres remerciés. Douze autres sont chargés d'assurer l'intérimaire. Le cumul de fonction est prohibé, mais on peut estimer que cela est provisoire dans l'attente de la mise en place du futur gouvernement. Celui de Abdelaziz Belkhadem a démissionné. Le chef de l'Etat doit se rendre mardi à Heiligendamm en Allemagne où il assistera au sommet du G 8 sous la présidence de la chancelière allemande, Angela Merkel. Un gouvernement sera-t-il nommé avant le déplacement du président de la République? Théoriquement oui, mais tout va dépendre de la «disponibilité» de personnalités à même de mettre en oeuvre le programme présidentiel de manière plus efficace et efficiente. En attendant, les spéculations vont bon train. Qui conduira le futur Exécutif? Telle est, actuellement, la grande inconnue. Car le parachèvement du programme initié par le président Bouteflika dépendra de la composante du nouveau gouvernement. En se basant sur les propos du journaliste français Jean Daniel, auquel le chef de l'Etat a accordé, récemment, une entrevue, il est aisé de déduire qu'il sera procédé à une véritable purge. «J'ai trouvé qu'il (il parlait du président) avait envie de remuer un petit peu les énergies de son pays parce qu'il me semblait comprendre que son gouvernement était en deçà de ses attentes du point de vue de la rapidité, de l'efficacité.» avait souligné le directeur de rédaction du Nouvel Observateur. Certes, aucun accroc n'a été signalé entre Belkhadem et Bouteflika mais force est de reconnaître que les divergences de fond l'emportent. Aussi, la vox populi et certaines sources proches des cercles de décision laissent croire à son remplacement. Dans ce sillage, plusieurs noms sont avancés. De Hachemi Djiar à Abdelmalek Sellal en passant par Mohamed-Salah Dembri et Cherif Rahmani, tous les noms sont avancés et plausible est la reconduction de Abdelaziz Belkhadem tout autant que le retour du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Ce qui, en le cas d'espèce, ne serait pas une surprise. Cependant, des informations font état du départ de plusieurs ministres. Les partants seraient Khalida Toumi, Saïd Barkat, Djamel Ould Abbès, Hachemi Djaâboub, Rachid Harraoubia, Yahia Guidoum et Noureddine-Yazid Zerhouni. Celui-ci devrait être nommé ambassadeur d'Algérie en France, selon les mêmes sources. De ce fait, le département de l'Intérieur et des Collectivités locales devrait échoir, dans le cas où il ne conduira pas l'Exécutif, à Hachemi Djiar, homme de confiance du président Bouteflika. Le départ de Saïd Barkat devra permettre le passage de Rachid Benaïssa, actuel ministre délégué chargé du Développement rural, à un stade supérieur, à moins d'être nommé en charge du département de l'aménagement du territoire. Outre ces changements, les mêmes sources affirment que de nouvelles têtes feront leur entrée au gouvernement. Dans cette ordre d'idées, Abdelmadjid Baghdadli, ancien directeur général de l'Agence nationale de la promotion de l'investissement (Andi) est pressenti à la tête du département de la PME/PMI. Autre changement annoncé par la rumeur, la réduction de départements ministériels. Dans ce chapitre, les ministères délégués sont appelés à disparaître. Toutefois, une chose est sûre, selon les mêmes sources, le FLN se taillera la part du lion dans le nouveau gouvernement, ne laissant que six portefeuilles ministériels au RND et quatre au MSP. Tandis que le RCD revient au gouvernement en gérant un ministère. Sur un autre plan, il faut s'attendre à d'autres changements notamment en ce qui concerne les walis, les chefs de daïra et les institutions de l'Etat, seuls à même de remettre le train des réformes sur les rails. D'ailleurs, le premier magistrat du pays avait déjà annoncé la couleur dans un de ses précédents discours en rappelant aux ministres qu'ils sont tenus par les critères de performance et des objectifs à atteindre.