Des poèmes déclamés par des hommes de lettres ont loué la beauté féerique de Beni H'midène, une façon de saluer l'avènement du printemps, samedi à l'occasion d'une randonnée culturelle effectuée dans cette commune sous un soleil radieux. Cet hymne au printemps, rendu possible grâce à une initiative de la commune en collaboration avec l'association «Tiddis» pour la sauvegarde des ruines et la promotion du tourisme, a également été dédié à l'ancienne forteresse de l'antique Cirta, capitale du royaume numide, distante de Beni H'midène d'une vingtaine de km. Le site récréatif du lieu dit Chaâbia, situé à 6 km au nord de la ville de Béni H'midène, a constitué la seconde halte de cette randonnée qui a vu les invités, assis à même le sol, dégustant des «Bradj» (gâteau traditionnel à base de dattes écrasées) et sirotant un verre de l'ben, suivre avec intérêt les différentes interventions retraçant l'histoire de la région ou faisant l'éloge de cet endroit de détente à ciel ouvert situé au pied du Djebel de Sidi Driss, particulièrement réputé pour sa source naturelle. Parmi les convives, des universitaires qui ont rappelé que Quintus Lollius Urbicus est considéré comme le premier berbère à être devenu, ici même, préfet de l'Empire romain vers le début du IIIe siècle. Natif de Tiddis, ou Castellum Tidditanorum, la capitale numide dont il assurait garde et protection, ce célèbre dignitaire romain avait fait construire sur les lieux un mausolée de forme cylindrique, caractéristique de l'architecture mauresque répandue à l'époque dans toute la région de l'actuel Maghreb. Le mausolée qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, et qui reste méconnu du grand public, s'élève sur un petit plateau se détachant du djebel Chouafa. Le monument, assez bien conservé dans son ensemble mais sujet à des dégradations importantes, est érigé au moyen de pierres portant des inscriptions funéraires, de 50 cm de haut sur 60 cm de large et longues de 1,85 m, le tout formant une tour posée sur une assise surmontant une corniche de 2m de long. Un mystère entoure toujours ce mausolée puisque les historiens n'ont pu élucider sa destination réelle, bien que certains avancent une thèse selon laquelle le monument serait un cénotaphe, tandis que d'autres pensent qu'il s'agirait plutôt d'un «tombeau honoraire» ou bien d'une «sépulture réelle» de la famille de Lollius Urbicus.