Liesse n Cette petite commune a vécu, hier, samedi, une journée particulièrement animée, marquée par une manifestation culturelle de plein air, en signe de bienvenue au printemps. Organisée par la commune de Beni Hmidène, la direction de la culture et l'Association Tiddis pour la sauvegarde des vestiges et la promotion du tourisme, la manifestation a donné lieu à une randonnée touristique à travers les principaux sites archéologiques de la région, suivie d'un déjeuner champêtre à base de «bradj» (gâteau traditionnel) et de «l'ben» (petit-lait), très appréciés des visiteurs. Quelques responsables locaux, des hommes de culture et des journalistes, conviés à ce rendez-vous annuel extra-muros, sont intervenus pour souligner la beauté de cette localité luxuriante de verdure et «généreuse pour celui qui sait solliciter ses abondantes et inépuisables ressources». Les randonneurs, nombreux à affluer vers cette petite commune, ont pu admirer, des heures durant, la beauté sauvage de sites tels Djenane El-Bez (jardin du Faucon), de Sabkhat Aïn Tala et ses dolmens, le tombeau de Ullius Urbacus, le légendaire héros numide né à Béni Hmidène et devenu, entre le 2e et le 3e siècle, le premier préfet de Rome d'origine berbère, et le site de l'antique Tiddis. Ces vestiges, témoins millénaires des civilisations punico-romaines qui se sont succédé dans ces lieux, constituaient la ville forteresse qui assurait la protection du territoire environnant, Colonia Cirta, et gardait jalousement les gorges du Khreneg (Rummel), a affirmé le Dr Abdallah Hamadi, chercheur en histoire ancienne à l'université Mentouri. Castellum-Tidditanorum ou Kaçentina el-Kdima (l'ancienne Constantine) est un bourg antique, abandonné au Moyen-âge. Il renaquit sur les flancs d'une montagne sauvage grâce à trente ans d'efforts, entamés dès 194, a expliqué, à son tour, Mechati Mehira, président de l'association Tiddis. Les fouilles entreprises sur ce site qui s'étend sur une surface de 42 km2, ont été interrompues pendant la Guerre de Libération nationale avant de reprendre au lendemain de l'indépendance et de s'arrêter définitivement en 1970 après avoir mis au jour quelque 7 km2 seulement de fragments et de vestiges, a indiqué de son côté le chef de daïra de Zighoud-Youcef. Comme un premier pas pour faire sortir de l'oubli cette cité séculaire qui n'a rien à envier à ses sœurs de Timgad et de Djemila, la wilaya de Constantine a inscrit une opération de 40 millions de dinars pour lancer une étude de réaménagement en prélude à la réhabilitation des lieux et, surtout, à la reprise des fouilles pour toucher le reste des souterrains non encore exploités du site, a indiqué le chef de la daïra de Zighoud-Youcef.